Le Monténégro prolonge de 6 mois la détention de Do Kwon, le fondateur de Terra

Le fondateur de l'écosystème Terra, qui a fait perdre des milliards de dollars aux investisseurs cryptos au printemps dernier, a vu sa peine de prison prolongée de six mois au Monténégro.

La justice du Monténégro a prolongé jeudi de six mois la détention de Do Kwon, fondateur sud-coréen de la cryptomonnaie Terra, dont Washington et Séoul réclament l'extradition pour fraude présumée. Le fondateur de Terraform est détenu au Monténégro depuis fin mars, après son arrestation à l'aéroport de Podgorica en possession de documents falsifiés, selon les autorités monténégrines.

Kwon, dont le nom complet est Kwon Do-hyung, doit comparaître devant la justice monténégrine dans deux affaires, celles des faux papiers et l'examen de son éventuelle extradition. Séoul et Washington réclament l'extradition de Kwon pour son rôle dans la fraude liée à l'effrondrement spectaculaire de son entreprise en 2022, qui a fait perdre quelque 40 milliards de dollars (37 milliards d'euros) aux investisseurs et ébranlé les marchés des cryptomonnaies.

"Le juge de la Cour supérieure a ordonné les six mois de détention car il y a une affaire d'extradition ouverte devant ce tribunal à la demande de la Corée du Sud", a déclaré à la presse Marija Rakovic, porte-parole du tribunal.

Ecroulement de Terraform

Avant son arrestation, Kwon a été en cavale pendant des mois, fuyant la Corée du Sud pour Singapour avant l'écroulement de Terraform en mai 2022. En septembre, les procureurs sud-coréens ont demandé à Interpol de le placer sur sa liste rouge et révoqué son passeport.

Terraform Labs est la maison mère du stablecoin UST de l'écosystème Terra. En principe, les cryptomonnaies dites stables garantissent plus de sécurité aux investisseurs dans cet univers très volatil. Les cryptomonnaies sont de plus en plus surveillées depuis des séries de krachs, de controverses et la faillite de FTX, l'une de leurs plateformes d'échange les plus importantes.

Depuis son arrestation au Monténégro, l'entrepreneur sud-coréen a fait l'objet d'une controverse politique avant les élections législatives anticipées de dimanche dernier. La polémique a enflé lorsque le Premier ministre par intérim Dritan Abazovic et ses alliés ont accusé le président du nouveau parti pro-européen "Europe maintenant!" Milojko Spajic d'avoir entretenu des liens avec Kwon.

Selon les commentateurs politiques, ces allégations pourraient avoir affecté les performances de "Europe maintenant!" aux élections. Ce parti a remporté un quart des voix, devançant ses rivaux de justesse, ce qui l'oblige à construire une coalition s'il veut gouverner le pays.

PA avec AFP