Fin du suspense pour l'écosystème Terra: la proposition de Do Kwon est acceptée

Le vote, en ligne depuis une semaine, a touché à sa fin. La proposition du patron de Terra, Do Kwon, de créer une nouvelle blockchain a été acceptée malgré la réticence de nombreux utilisateurs.

Fin du suspens pour la blockchain Terra. Depuis une semaine, le patron de la blockchain terra Do Kwon permettait de voter sur la proposition d'un plan de relance de son écosystème fragilisé dans un contexte de fortes turbulences sur le marché des stablecoins.

Le résultat du vote est sans appel: il a été accepté par les détenteurs de la cryptomonnaie luna, ainsi que des validateurs de la blockchain. Sur les 83.27% membres de la communauté s'étant prononcés, 65,50% des participants ont voté en faveur de la proposition, 0,33% ont voté contre, 20,98% se sont abstenus de voter et 13,20% ont voté "non avec veto". Si ce pourcentage de "non avec veto" avait dépassé 33,4 %, alors la proposition de fork aurait été rejetée.

Dans le détail, 43 validateurs ont accepté le vote, 8 se sont abstenus, et 3 ont voté non avec veto. 91 validateurs ne se sont pas prononcés. Désormais accepté, la nouvelle blockchain verra le jour ce vendredi.

Le fait que le vote ait été adopté va notamment à l'encontre du sentiment de la communauté. Selon un sondage non officiel posté sur le forum de la blockchain Terra, plus de 7300 membres avaient exprimé leur sentiment sur le fork de Terra. Les résultats du sondage étaient sans appel: 91 % sont contre quand seulement 9% approuvent cette proposition.

Ce que contient la proposition

La blockchain Terra a fait part cet après-midi des résultats du vote sur son compte Twitter :

Avec cette proposition validée, la blockchain Terra conserve le nom de Terra tandis que l’ancienne blockchain sera rebaptisée "Terra Classic". Les deux blockchains pourront coexister. Terra sera développée sans le stablecoin algorithmique UST et proposera une quantité limitée de cryptomonnaie luna, d'un milliard d'unités. La proposition prévoit principalement la redistribution de la cryptomonnaie luna aux investisseurs et aux développeurs qui étaient présents avant ou après l'effondrement de luna.

La semaine dernière, en plein processus de vote, Do Kwon avait notamment modifié certaines conditions de sa proposition, ce qui avait irrité sa communauté. Ce dernier avait notamment enlevé le mot "fork" qui faisait déjà au sein de la communauté.

Dans le monde des cryptomonnaies, un "fork" d'une blockchain, est une modification des règles de base qui faisaient l'essence de cette blockchain. Un fork permet notamment la création de deux blockchain, l'une qui conserve l'ancien protocole et la nouvelle blockchain partagerait toujours son historique avec la chaîne originale.

Dans un tweet ce lundi, la blockchain Terra avait notamment confirmé le point de vue de Do Kwon: le plan de relance de Terra ne propose pas un "fork", mais bien la création d'une nouvelle blockchain.

"Récemment, quelques membres de la communauté (dont certains de Terraform Labs) ont fait référence à la nouvelle blockchain présentée dans la proposition 1623 comme étant un fork par opposition à une genesis chain", a tweeté Terra. "Le plan de relance ne propose pas un "fork" de la chaîne existante, mais plutôt la création d'une nouvelle chaîne."

Cette dernière affirme donc que "Terra 2.0" ne partagera pas son historique avec la chaîne initiale.

Le plan de relance consiste par ailleurs à transférer de la façon suivante les jetons promis pour les utilisateurs qui détenaient 10.000 cryptomonnaies luna ou moins avant son effondrement: 30% (au lieu de 15% dans la proposition initiale) seront débloqués au lancement de la nouvelle blockchain, les 70% restants seront débloqués sur une durée de 2 ans.

"Cela couvrirait 99,81% des portefeuilles de lunas tout en ne représentant que 6,45% du total des lunas lors de la pré-attaque", souligne-t-il.

Par ailleurs, Do Know propose de réduire la distribution de la cryptomonnaie luna aux détenteurs du stablecoin terra usd (UST) qui avaient placé leur jeton sur le protocole Anchor afin de le faire fructifier. La part de distribution a été réduite de 20% à 15%. "Les 5% économisés vont au pool communautaire", précise-t-il encore.

Pauline Armandet