A peine lancée, la cryptomonnaie du projet controversé Worldcoin est déjà en chute libre

Le worldcoin a reculé de plus de 67% depuis son lancement fin juillet. La société à l'origine de cette cryptomonnaie fait face à de nombreuses controverses, notamment en matière de respect de la vie privée.

A peine lancée, la cryptomonnaie éponyme du projet mondial Worldcoin est un échec cuisant. Depuis son lancement officiel le 24 juillet dernier, le cours du jeton n'a cessé de baisser, au point d'avoir déjà perdu plus de 67% de sa valeur en un mois, selon les données de CoinMarketCap.

Pour rappel, le projet mondial Worldcoin a été fondé par Sam Altman, aussi à l'origine de ChatGPT. Le projet entend "construire le plus grand réseau identitaire et financier du monde", peut-on lire sur son site web. Pour y adhérer, les individus acceptent de faire scanner leur iris (une donnée biométrique) par un "orb", une sphère métallique dotée de capteurs, conçue par Worldcoin. Contre un scan de quelques secondes, on obtient un passeport numérique ("World ID") et des cryptomonnaies (le token "worldcoin" ou WLD).

Face à l'essor de l'intelligence artificielle et des robots, les adhérents au projet obtiennent la preuve qu'ils sont des êtres humains "uniques". Fin juillet, le site de Worldcoin affichait 2 millions d'adhérents. Un mois plus tard, le projet n'a convaincu que 200.000 personnes de plus, en raison de certaines craintes associées à ce projet, notamment en matière de protection de la vie privée.

Projet dystopique

En effet, à peine lancé, Worldcoin faisait déjà grincer des dents de nombreux experts, pointant un projet dystopique digne d'un scénario de science-fiction. Pour rappel, l'iris est une donnée biométrique personnelle unique au même titre que votre ADN. A titre d'exemple, un acteur privé détenant une partie de vos données biométriques pourrait, potentiellement, se faire passer pour vous.

Juste après son lancement, la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL) a ouvert une enquête sur le projet Worldcoin, indiquant que la collecte de données biométriques "semblait discutable". Quelques jours plus tard, le Kenya a annoncé la suspension de la cryptomonnaie worldcoin, pour des raisons de protection des données. La cryptomonnaie, dont l'offre totale est de 10 milliards de jeton, a aussi été critiquée en raison de ses contours flous, mais aussi sur une potentielle manipulation de son cours par les fondateurs du projet.

Pauline Armandet