Vence: le conducteur qui a tué leur fille est laissé libre, les parents se mobilisent

Les parents de Noémie, une jeune fille de 16 ans tuée dans un accident de la route, ont appris que leur plainte contre le conducteur a été classée sans suite. Des analyses ont pourtant révélé que ce dernier était sous l’emprise de stupéfiants au moment de l’accident.

"On se dit qu'il n'y a pas de justice". Les parents de Noémie ne comprennent pas comment le conducteur, responsable de la mort de leur fille, est aujourd'hui libre.

L'adolescente, âgée de 16 ans au moment de l'accident, a été percutée à vélo sur une route de Vence le 25 août 2022. Elle sortait d’une voie privée, quand elle a été fauchée par le conducteur, sous l'emprise de stupéfiants selon les analyses.

Mais plus d’un an après les faits, la plainte pour homicide involontaire a été classée sans suite. Une décision inadmissible pour le papa de Noémie.

"On se dit que si on veut de la justice c'est peut-être à nous de le faire... On va d'abord passer par des méthodes traditionnelles mais c'est quelque chose d'incompréhensible", explique Matthieu Cousin, qui déplore "ne pas être soutenu par la justice".

Une nouvelle plainte sera déposée

Pour justifier sa décision, le parquet de Grasse explique notamment que l’accident était inévitable car le conducteur n’a pas pu voir la cycliste arriver. L'automobiliste a donc été condamné uniquement pour conduite sous stupéfiants, avec six mois de suspension de permis et 1.000 euros d'amende.

Pourtant, selon l’avocate de la famille de la victime, les capacités du chauffeur étaient altérées aux moments des faits. Elle doit déposer une nouvelle plainte avec une constitution de partie civile, auprès du doyen des juges d’instruction du tribunal judiciaire de Grasse.

"Pour qu'on puisse rouvrir ce dossier et lui demander d'accomplir un certain nombre d'actes, à commencer par une nouvelle expertise qui va déterminer si oui ou non le conducteur était en pleine possession de ses facultés, et moi je pense qu'il ne l'était pas", indique Me Laure Teresi, avocat de la famille de Noémie, au micro de BFM Nice Côte d'Azur.

Leur fille cadette "ne comprend pas" la situation

Dans l'attente d'une possible nouvelle procédure judiciaire, les parents de Noémie continuent de croiser régulièrement l’individu âgé de 48 ans. "On ne peut pas laisser passer ça, vis-à-vis de notre fille Noémie", juge Sandrine Clopin, la maman de Noémie.

"Vis-à-vis de notre fille cadette aussi, parce qu'elle ne comprend pas trop comment est-ce possible que cette personne ait eu six mois de retrait de permis et 1.000 euros d'amende... Et puis pour qu'il ne soit plus sur la route", poursuit la mère de famille.

Si l’enquête redémarre, ils espèrent obtenir des réponses concrètes pour pouvoir continuer à faire le deuil de leur fille.

Claudia Olivier avec Alicia Foricher