BFM Côte d'Azur
Cote dAzur

"On m'a pris mes bébés": deux loups retirés à un couple à Mouans-Sartoux, les habitants solidaires

Une centaine de personnes se sont rassemblées ce samedi en soutien à Daniel et Joëlle Hirsch, un couple qui s'est vu retirer la garde de leurs louveteaux.

Une centaine de personnes se sont rassemblées ce samedi sur le parvis de l’hôtel de ville de Mouans-Sartoux en soutien à Daniel et Joëlle Hirsch. Depuis plus de 30 ans, ce couple élève des loups pour le compte d’Avaloup, une association qui éduque les canidés pour la recherche et le sauvetage de personnes disparues en montagne, notamment sous les avalanches.

Mais depuis quelques mois, Daniel et Joëlle Hirsch sont dans le viseur de la préfecture des Alpes-Maritimes qui remet en cause la détention de deux louveteaux, Alaska et Toundra.

Un espace trop étroit pour accueillir deux loups

Ces deux canidés vivent au domicile de Daniel et Joëlle Hirsch dans un espace de 3200 m2 fermé par une clôture électrique. Or, les propriétaires ne pouvaient accueillir qu’un seul canidé, d’après les services préfectoraux.

C’est ainsi qu’ils ont adopté Alaska et Toundra "pensant que la régularisation de l’extension se ferait naturellement vu notre expérience sans incident ni accident", expliquent les propriétaires dans une pétition qu’ils ont lancée pour récupérer la garde de leurs "bébés" comme ils les appellent.

Petits et grands se sont mobilisés ce samedi.
Petits et grands se sont mobilisés ce samedi. © BFM Nice Côte d'Azur

En effet, les deux animaux ont été emmenés par les agents de la préfecture ce lundi.

"Cela fait trente ans que l’on détient des loups dans ce milieu et on a jamais eu une évasion, a rapporté Daniel Hirsch à BFM Nice Côte d'Azur. Je n’ai jamais eu une plainte contre nous car il y a des nuisances sonores."

D'après lui, les services préfectoraux lui reprochent également que les loups "rentrent dans la maison mais ça fait partie du travail de sociabilité et aussi pour éviter que le voisinage soit embêté".

Cette décision a suscité une vive émotion chez les habitants du village. Il n’était pas rare pour eux de croiser les loups, tenus en laisse, lors des ballades du couple. Pierre Aschieri, le maire de la commune, a également condamné cette décision.

"On voulait manifester notre soutien à monsieur et madame Hirsch et notre incompréhension vis à vis de la décision qui a été prise de retirer ces louveteaux. C’est d’une cruauté, on ne comprend pas", a rapporté le maire à BFM Nice Côte d’Azur.

Petits et grands, amoureux des animaux ou soutien du couple, ils étaient nombreux à manifester leur incompréhension ce samedi devant le parvis de l’hôtel de ville.

"Ils ont permis de mieux connaître ces animaux"

"J'essaye de comprendre ce qu’il s’est passé. Ça fait 30 ans que ces personnes ont des loups chez elles, on n’a jamais eu aucun problème. Le voisinage les connaît très bien. Les loups se promènent parfois en laisse, poursuit le maire. C’est une relation qu’on a avec eux depuis trente ans, qu’on a établie. Ils ont permis de mieux connaître ces animaux qui sont à la fois inquiétants et fascinants."

Le propriétaire des louveteaux.
Le propriétaire des louveteaux. © BFM Nice Côte d'Azur

Daniel Hirsch digère tant bien que mal la saisie de ses deux canidés. "J’ai l’impression d’avoir subi un viol psychologique car on m’a pris mes bébés, mes bébés car nous on vit avec", a-t-il expliqué.

Le couple s’est offert les services d’un avocat pour défendre leur cause et pouvoir récupérer, un jour, Alaska et Toundra. Cette dernière envisage une médition avec la préfecture pour trouver une issue au dossier. Le couple se dit prêt à tout pour récupérer ses canidés quitte à faire les travaux nécessaires pour répondre aux contestations de la préfecture.

Les deux louveteaux se trouvent actuellement dans un parc. Les propriétaires, eux, n’attendent qu’une chose "avoir l’extension d’ouverture d’établissement pour nos deux petits loups afin que l’on puisse continuer à les former afin qu’ils aient eux aussi la chance comme Montana (Ndlr, l’ancien loup du couple) de sauver des vies humaines".

Leur pétition "Laissez nos loups tranquilles! Ils sauvent des vies" a déjà récolté plus de 31.000 signatures.

Julie Druot avec Charlotte Lesage