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"On laisse un enfant souffrir": à Cannes, le désespoir des parents d'un collégien harcelé

Evan, 11 ans, affirme être régulièrement pris à partie par l'un de ses camarades dans un établissement scolaire de l'académie Nice. Ses parents ont déposé plainte contre la famille du harceleur.

"Comment s’est passée ta journée?" Chaque soir autour de la table, les mêmes questions de parents cannois inquiets. Evan, leur fils de 11 ans, est régulièrement pris à partie par un de ses camarades au collège.

Son calvaire a débuté au mois de septembre. Evan reçoit "des insultes, des coups de sac, des virgules", égrène-t-il auprès de BFMTV. Des coups de carnet de correspondance tombent sur le collégien. Parfois, ses pieds sont écrasés.

Une mièvre enserre le cou du jeune garçon, qui souffre d’une entorse. Les bousculades seraient à l’origine de la lésion, rapportent les parents d’Évan.

"Il m'a planté un stylo"

Le calvaire ne s’interrompt pas sitôt le pas de la salle de classe passé. "En cours de SVT, il m’a planté un stylo et c’est moi qui ai été grondé", affirme Evan.

Cette situation intenable ébranle le collégien. Ses notes sont en chute libre. Habitué des 16/20, Evan atteint désormais tout juste la moyenne.

"Il n’est pas bien, rapporte Soumia, sa maman. Il n’a plus envie d’aller au collège. Il a perdu confiance en beaucoup de professeurs."

Face à la détresse de leurs fils, Soumia et David, ses parents, alertent le collège. Un signal fort qui n'a entraîné aucune sanction, d'après eux.

"On peut le laisser mourir à petit feu"

"On laisse un enfant souffrir", affirme David, impuissant face au mal-être de son enfant. Ce père de famille "en veut" au système éducatif. Un enfant, "on peut le laisser mourir à petit sans lui apporter d’attention", s’agace-t-il.

De son côté, le rectorat, informé de la situation, joue les médiateurs. "On arrive à une situation de blocage complètement stérile", avance Natacha Chicot, rectrice de l’académie de Nice. "Parce que, quand bien même le harcèlement ne pourrait être établi, on a un enfant qui souffre.”

La rectrice souhaite à présent “renouer des liens entre la famille et l’équipe de cet établissement”. Les parents d’Evan, eux, ont déposé plainte contre la famille du harceleur il y a maintenant deux semaines.

Un numéro contre le harcèlement scolaire: 3018

Si un élève est victime de harcèlement scolaire, lui ou ses proches peuvent contacter le 3018, le numéro national de référence. Il est gratuit, anonyme et confidentiel, disponible 7j/7, de 9 heures à 23 heures.

Benoît Ruiz et Alizée Boissin