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Nice: un arrêté municipal oblige les pharmacies à fermer leurs barnums servant aux tests Covid

D'ici à ce jeudi soir, les officines niçoises doivent démonter ces tentes placées sur les trottoirs, sous peine de recevoir une amende. La municipalité, qui avait pris cette décision à compter du 15 octobre dernier au regard du fléchissement de la pandémie, fait valoir notamment l'argument de la sécurité publique.

Alors que le taux d'incidence remonte en flèche partout sur le territoire - le taux d'incidence dans le département des Alpes-Maritimes s'établit à 134 cas pour 100.000 habitants ce jeudi -, les rues niçoises vont pourtant être le théâtre d'un étonnant paradoxe. Les pharmacies de la ville sont en effet contraints de démonter leurs barnums, ces tentes dressées sur le trottoir et dans lesquels se procèdent les tests de dépistage, par un arrêté municipal.

Ces espaces en extérieur étaient cependant tout à fait utiles aux pharmaciens. L'officine d'Agnès Velay réalise ces jours-ci jusqu'à 50 tests par jour, soit cinq fois plus qu'il y a un mois. Depuis ce jeudi matin, les employés doivent trouver de l'espace entre les médicaments et les clients pour réaliser ces dépistages. Une situation inconfortable pour la responsable:

C’est dangereux parce que le lieu n’est pas adapté à la confidentialité. Il y a urgence parce que cette cinquième vague est là, donc il faut éviter que la contamination ne se propage, affirme Agnès Velay.

Argument de sécurité publique

Depuis le 15 octobre dernier, un arrêté municipal a proscrit la présence des barnums attenant aux pharmacies. La décision avait alors été motivée par une situation épidémique en décrue.

Malgré l'augmentation actuelle des cas de contamination, la mairie persiste et signe: elle maintient son arrêté et fait valoir l'argument de la sécurité publique.

L'arrêté "se justifie encore parce qu’on n'est pas en période rouge. Ensuite, le niveau sécuritaire est toujours important. On ne peut pas surveiller toutes les tentes (...). Il est facile de déposer un paquet autour d’une tente, souligne Richard Chemla, adjoint au maire de Nice délégué à la santé.

Et d'ajouter: "Notre maire, Christian Estrosi, tient absolument à ce que le volet sécuritaire soit pris en compte, et aussi le volet de bienséance. C’est–à-dire que c’est toujours plus agréable de faire un test dans un laboratoire ou à l’intérieur d’une pharmacie que sur ''un coin d’une table'' dans une tente.

"5 à 6 tests positifs par jour"

Néanmoins, la gravité et la vitesse avec laquelle s'amorce cette cinquième vague de pandémie saurait justifier le retour des barnums dans les rues de Nice pour Sandy:

La levée des autorisations tombe dans une période où on se retrouve à faire des quarantaines de tests par jour, avec 5 ou 6 positifs quotidiens. Les gens ont du mal à trouver des endroits pour se faire tester, regrette cette responsable adjointe de pharmacie.

La Mairie de Nice demande aux pharmacies d’enlever les barnums de la voirie d'ici ce jeudi soir, sous peine de recevoir une amende. La municipalité s'est dite néanmoins prête à rouvrir un centre de test au Théâtre de Verdure si la situation épidémique continue à s’aggraver.

Hugo Roux