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Nice: des salariés de l'Ehpad Korian Château des Ollières en grève

D'un côté, des salariés syndiqués CGT demandent une augmentation des moyens et des salaires. De l'autre, des agents CFDT et des résidents qui réfutent les accusations de maltraitances.

"Accompagner les résidents dans la dignité et non dans la rapidité !", peut-on lire sur des pancartes du personnel syndiqué CGT de l'Ehpad Korian Château des Ollières. En grève depuis plusieurs jours, leur colère ne faiblit pas. Ils sont plusieurs à réclamer des augmentations salariales mais aussi de nouveaux effectifs.

"Dès que l'on parle de salaires, dès que l'on parle primes, c'est non", explique Alexandrine, infirmière à l'Ehpad, qui regrette ce manque de dialogues entre la direction et les employés.

C'est la première fois que le personnel de l'établissement décide de faire grève. Les manifestants évoquent également une détérioration de la qualité des soins pour les 85 pensionnaires, faute de moyens amenés par la direction. Certains parlent même de maltraitances et de dénutritions.

"Une personne qui fait le travail de deux ou trois personnes, ce n'est pas normal, mais c'est maintenant une normalité chez Korian", dénonce Manon Vabre, aide-soignante et syndiquée CGT.

"Les résidents sont bien"

Pourtant, au Château des Ollières, les employés syndiqués CFDT décrivent quant à eux un tout autre tableau. "Les résidents sont bien", assure Marian Ouedraogo, aide-soignante et représentante du personnel. "On fait des animations et des cuisines ensemble."

"Même les familles, quand elles ont vu [le personnel en grève] à la télévision, elles ont toutes débarqué pour voir ce qu'il se passait. Même les résidents sont sortis hier pour dire d'arrêter de crier, 'nous on est pas maltraités ici'", décrit l'aide-soignante.

Résidente à l'Ehpad depuis septembre 2022, madame Luciano est de leur avis. Elle n'a jamais eu à se plaindre de ses conditions d'accueil. "Moi, ils m'adorent et moi je les adore." Comparé à d'autres Ehpad qu'elle a fréquenté, il n'y a pas photo. Elle décrit l'établissement comme "le plus beau" qu'elle connaisse.

La direction assure quant à elle être ouverte à la discussion. Pour répondre aux besoins d'effectifs, des infirmières devraient notamment arriver en renfort d'ici la fin du mois. Néanmoins, l'augmentation des salaires reste en suspens.

"La rémunération moyenne de nos aides-soignants au Château des Ollières c'est 2200 à 2300 euros, avec une augmentation de plus de 20% entre 2019 et 2023", précise le directeur régional Antoine Ruplinger.

La question des salaires devrait être abordée lors des négociations annuelles obligatoires, qui débuteront dans quelques semaines. Les salariés grévistes affiliés CGT assurent de leur côté rester mobilisés jusqu'à obtenir gain de cause.

Manon Aversa avec Juliette Moreau Alvarez