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"La maison brûle": les écologistes niçois dénoncent la candidature commune pour les JO d'hiver 2030

La station d'Isola 2000.

La station d'Isola 2000. - BFM Nice Côte d'Azur

Christian Estrosi, Laurent Wauquiez et Renaud Muselier ont déjeuné ce mercredi avec Emmanuel Macron afin d'afficher une nouvelle ambition sportive internationale: organiser les futurs Jeux olympiques d'hiver en 2030 avec l'Auvergne-Rhône-Alpes et la région Provence-Alpes-Côte d'Azur.

"Au nom de l’urgence climatique nous demandons à Messieurs Macron, Wauquiez, Muselier et Estrosi de revenir à plus de raison". L'opposition écologiste au sein de la métropole Nice Côte d'Azur est vent debout au lendemain de l'annonce d'une candidature commune "dans le massif alpin français" pour les futurs Jeux olympiques d'hiver en 2030.

Cette dernière, organisée entre les régions Auvergne-Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d'Azur, est dénoncée par les écologistes niçois, qui appellent ce mercredi dans un communiqué à se concentrer "en priorité sur les questions économiques, sociales et environnementales brûlantes".

"Voilà comment on danse sur le pont du TitaNice, alors que les scientifiques alertent que de tels événements sont désormais anachroniques, Alpes et Côte d’Azur suffoquant et brûlant un peu plus chaque année comme le reste de la planète", dénonce Hélène Granouillac, conseillère écologiste à Nice et au sein de la métropole Nice Côte-d’Azur".

"Un processus énergivore"

Pour appuyer leurs propos, les élus écologistes niçois citent dans leur communiqué un rapport "des chercheurs du Sport Ecology Group de l’université anglaise de Loughborough et l’association Protect Our Winters" et pointent notamment du doigt l'utilisation des canons à neige lors des derniers Jeux organisés à Pékin en 2022.

"Plus de 100 générateurs de neige et 300 canons à neige ont œuvré sans relâche pour recouvrir les pistes de ski de fausse neige. (...) Ce processus est énergivore, gourmand en eau et nécessite le recours à des produits chimiques pour ralentir la fonte de la neige", estiment les élus.

Le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez, assurait pourtant ce mercredi vouloir "faire les premiers JO d'hiver durables" en incarnant un "tournant de l'esprit de l'olympisme".

"Leur responsabilité respective est engagée. Le compte à rebours est, lui, enclenché", estiment les élus niçois.

15 ans après l'échec de 2018

En 2018, Annecy avait échoué à ramener les Jeux d'hiver en France face à Pyeongchang en Corée du Sud. Les trois élus espèrent donc faire revenir les meilleurs athlètes hivernaux de la planète en France, pour la première fois depuis ceux d'Albertville en 1992.

"Je m’en réjouis pour notre Métropole, ses stations de ski et ses vallées, 15 ans après la candidature de 2018 que j’avais portée pour les JO d’hiver", écrivait ce mercredi le maire de Nice, Christian Estrosi.

Le dossier de candidature des deux régions devra recevoir un appui de l'Etat, et être validé par les organismes olympiques d'ici la fin de l'année.

D'autres villes et pays ont fait part de leur intérêt pour organiser les JO d'hiver de 2030, comme la Suède ou Salt Lake City aux États-Unis.

Alixan Lavorel