BFM Côte d'Azur
Cote dAzur

Disparition de Frédéric Castellano: deux restaurateurs jugés aux assises de Nice

Frédéric Castellano a été vu pour la dernière fois le 29 juillet 2014, dans un restaurant. Quelques unes de ses affaires ont été retrouvées dans un amas d'objets que deux inconnus faisaient brûler.

Depuis dix jours, c'est un procès-fleuve qui se déroule à la Cour d'assises des Alpes-Maritimes, à Nice. Deux restaurateurs de Mougins comparaissent pour "enlèvement" et "séquestration suivie de mort" dans l'affaire Frédéric Castellano.

Ce père de famille, originaire de Roquefort-les-Pins, était porté disparu depuis le 29 juillet 2014. Âgé de 44 ans à l'époque, Frédéric Castellano n'a plus donné de signe de vie depuis un dîner au restaurant La Terrazza, dont les deux accusés sont gérants. Son corps n'a pas non plus été retrouvé à ce jour.

Pourtant, quelques éléments tendent sérieusement à penser que les deux propriétaires ne sont pas innocents.

Un différend financier?

Le 1er août 2014, à Grasse, un riverain promenait son chien lorsqu'il a aperçu deux hommes brûlant un tas d'objets dans un garage où sont garées ses voitures. Si cet acte douteux l'a interpellé, les inconnus l'ont rassuré, et il a alors passé son chemin.

Mais plus tard dans la nuit, les pompiers sont appelés car l'incendie a pris de l'ampleur. Une fois le sinistre éteint, un policier grassois a retrouvé dans l'amas d'objets, les vêtements et effets personnels de Frédéric Castellano.

Une enquête de la gendarmerie a déterminé que les trois hommes se connaissaient, et tend à prouver qu'un différend financier opposait les propriétaires de l'établissement à l'homme disparu.

En détention provisoire depuis six ans

Depuis leur arrestation en 2016, les deux accusés ont été placés en détention provisoire. Leur procès a été une première fois interrompu l'an dernier, car la défense reprochait à la présidente "de ne pas avoir donné la parole en dernier aux accusés", rapporte Nice-Matin.

Dans cette affaire complexe, sans corps, ni ADN ou preuves directes, les témoignages à la barre seront particulièrement importants. Ce jeudi matin, deux témoins ont été entendus par les jurés.

Si les deux cogérants sont condamnés, ils risquent la prison à perpétuité. Le verdict sera rendu le 7 avril prochain.

Charles De Quillacq avec Shéhérazade Ben Essaid