"Des paroles imaginaires": Freeze Corleone va porter plainte contre Estrosi et Ciotti pour "diffamation"

L'équipe du rappeur a annoncé qu'une plainte va être déposée contre les élus niçois après des propos jugés "diffamants". Cette plainte fait suite à une référence à demi-mot du rappeur à l'attentat mené en 2016 sur la Promenade des Anglais dans le titre Haaland.

Il dénonce des paroles "imaginaires". Quelques jours après l'ouverture d'une enquête pour apologie du terrorisme visant le rappeur français Freeze Corleone pour avoir fait, à demi-mot, référence à l'attentat du 14 juillet 2016 à Nice, l'équipe de l'artiste annonce déposer plainte pour diffamation dans un communiqué de presse, ce mardi 13 février.

Le député et président des Républicains Eric Ciotti, ainsi que le maire de Nice, Christian Estrosi sont visés par le rappeur et son équipe qui dénoncent une "diffamation" après des messages publiés sur les réseaux sociaux par les deux élus.

"Messieurs Christian Estrosi et Eric Ciotti ont cru bon de devoir diffamer Freeze Corleone, en inventant, eux-mêmes, des paroles qu'ils ont décidé d'ajouter à un couplet de l'artiste, pour pouvoir ensuite les dénoncer", regrette l'équipe de l'artiste.

"J'arrive dans l'rap comme un camion qui bombarde à fond sur la..."

Tout cela démarre le vendredi 9 février dernier, jour de sortie de l'album de l'artiste allemand Luciano. Sur la track list de ce dernier figure le nom de Freeze Corleone sur le morceau Haaland.

Dans son couplet, Freeze Corleone semble faire à demi-mot référence à l'attentat du du 14-Juillet 2016 survenu à Nice, même si le terme "Promenade des Anglais" n'est pas prononcé.

"En défense j'suis Kalidou, t'es Lenglet. Burberry comme un grand-père anglais. J'arrive dans l'rap comme un camion qui bombarde à fond sur la...".

Aujourd'hui, l'équipe du rappeur dénonce "des interprétations arbitraires et injurieuses" qui amènent des "condamnations de paroles imaginaires dont les dénonciateurs sont en réalité les auteurs".

Ils regrettent que Freeze Corleone soit poursuivi pour "des propos qu'il n'a jamais tenus" mais que les deux élus "sont parvenus à entendre".

Plusieurs plaintes contre Freeze Corleone

Vendredi soir, Christian Estrosi n'a pas manqué d'épingler le rappeur en dénonçant "une provocation ignoble".

"Il utilise le drame du 14 juillet à Nice pour faire le buzz en instrumentalisant un attentat islamiste qui a fait 86 victimes dans notre ville", s'est-il étranglé, indiquant qu'il portera plainte "au nom du respect des victimes et de leurs familles.

Éric Ciotti, a lui aussi fustigé sur X une "insinuation immonde": "Une nouvelle étape vers l’infâme a été franchie par le rappeur Freeze Corleone. (...) 86 anges ont été fauchés par un barbare islamiste. Ce rappeur doit être poursuivi pour apologie du terrorisme!"

Le lendemain de cette sortie controversée, une enquête préliminaire pour apologie du terrorisme a été ouverte par le procureur de la République de Nice, Damien Martinelli. Une association de victimes de l'attentat de Nice, "Life For Nice", a également déposé plainte.

Une plainte pour "s'expliquer sur les voix qu'ils entendent"

Dans leur communiqué de presse, le rappeur et ses équipes souhaitent qu'avec cette plainte, Christian Estrosi et Eric Ciotti "puissent venir s'expliquer, devant les juges, sur les voix qu'ils entendent".

Dans le paysage musical et rap français, Freeze Corleone est habitué des controverses. Certains textes tirés de son album La menace fantôme (LMF), paru en 2020, lui ont valu des accusations d'antisémitisme.

Récemment, dans le titre l'Attaque des clones (ADC), il rappait nit"F*ck ces n*gros comme Christophe à l’OGC Nice".

Martin Regley Journaliste