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Conflit de succession à la mairie de Menton: vers de nouvelles élections municipales?

Après la mort de Jean-Claude Guibal, le conseil municipal de la ville a élu ce mardi son nouveau maire. Dans une élection serrée, c'est le deuxième adjoint Yves Juhel qui l'a emporté. L'autre candidate Sandra Paire, première adjointe, a démissionné tout comme 16 autres élus.

C'est un conflit de succession qu'a connu ce mardi la ville de Menton. 17 élus, dont la première adjointe Sandra Paire, ont démissionné à l'issue d'un conseil municipal sous tension.

17 démissions dont celle de Sandra Paire

Après la mort le 25 octobre dernier du maire Jean-Claude Guibal, à la tête de la ville depuis 32 ans, le conseil municipal de la ville devait élire un nouveau maire ce mardi.

Deux candidats tous deux issus de la majorité municipale de droite, étaient en lice: la première adjointe Sandra Paire et le deuxième adjoint aux finances Yves Juhel. À l'issue d'un vote serré, c'est finalement ce dernier qui l' a emporté avec 18 votes en sa faveur contre 17 pour Sandra Paire.

L'élection s'est déroulée dans un climat pesant, avec des échanges de regards tendus entre les deux candidats, a rapporté une reporter de BFM Nice Côte d'Azur sur place.

Finalement après l'annonce de sa défaite, Sandra Paire a décidé de démissionner en compagnie de 16 autres élus mentonnais. L'ancienne première adjointe a expliqué au micro de BFM Côte d'Azur, regretter que Yves Juhel ait reçu des soutiens de membres de l'opposition.

"Il nous était impensable d'être élus sur une liste avec des voix de l'opposition. On avait défendu une liste, le maire avait fait une liste "Unis pour Menton", on ne pouvait pas accepter d'être élus avec des voix de l'opposition", soutient Sandra Paire.

Les démissions en attente de validation par la préfecture

De son côté, le maire élu, Yves Juhel a dénoncé le comportement des conseillers démissionnaires, à commencer par celui de Sandra Paire.

"Je suis proprement scandalisé, il n'y a pas d'autre mot, de l'attitude et du refus de la démocratie par la première adjointe et les gens qui l'ont soutenu (...) 17 personnes qui démissionnent de cette façon, c'est parfaitement organisé et prémédité", s'est insurgé Yves Juhel au micro de BFM Nice Côte d'Azur.

Si celui-ci est désormais bien maire de la ville, la situation pourrait être amenée à changer. Les démissions doivent encore être confirmées par le préfet des Alpes-Maritimes, mais si elles le sont, elles devraient conduire les Mentonnais à retourner aux urnes. Le Code général des collectivités territoriales prévoit une nouvelle élection si un conseil municipal perd plus d'un tiers de son effectif. C'est actuellement la situation dans laquelle se trouverait Menton si les démissions sont validées, puisque sur les 35 conseillers municipaux élus en 2020, près de la moitié d'entre eux a démissionné.

En cas de confirmation des démissions par la préfecture, Yves Juhel devra donc convaincre quatre conseillers municipaux démissionnaires de changer d'avis s'il ne veut pas voir une nouvelle élection être organisée. Le nouveau maire a déjà annoncé vouloir discuter avec eux, selon Nice-Matin.

Alice Brousse et Gauthier Hartmann