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Canua Island: une vingtaine de maires azuréens signent une tribune pour s'opposer à l'île artificielle

La plage polémique "Canua Island" arrivant au large de la Côte d'Azur, le 22 mai 2023.

La plage polémique "Canua Island" arrivant au large de la Côte d'Azur, le 22 mai 2023. - BFM Nice Côte d'Azur

La plateforme flottante a été inaugurée jeudi 16 mai au large de Mandelieu-la-Napoule, mais une vingtaine de maires des Alpes-Maritimes et du Var ont signé une tribune pour s'opposer à Canua Island.

Une île artificielle en "contradiction flagrante" avec les valeurs de ces communes. Au lendemain de l'inauguration de la plateforme Canua Island jeudi 16 mai au large de Mandelieu-la-Napoule, une vingtaine de maires des Alpes-Maritimes et du Var, dont les maires de Nice et de Toulon, signent une tribune pour s'opposer fermement à ce projet.

"Sans une opposition claire à cette exploitation commerciale du milieu maritime naturel ce projet risque de se multiplier sur nos côtes et se transformer en une activité événementielle qui mettra en péril l’intégrité naturelle du milieu marin", écrivent-ils dans leur tribune.

Des conséquences écologiques et économiques

Les maires craignent l'impact écologique de cette plateforme flottante sur l'environnement marin en raison des nuisances qu'elle pourrait engendrer.

"Cette activité ne peut que générer des nuisances qui impacteront gravement l'intégrité du milieu naturel et affecteront la faune et la flore sauvage: ondes sonores aquatiques et aériennes, trafic permanent de navires à moteur pour le transport des clients et du personnel, luminosité artificielle nocturne, etc."

Depuis l'annonce du projet, Canua Island avait été fortement décriée non seulement par des élus locaux, mais aussi par des associations sur ce volet écologique. La tribune des maires azuréens assure également que l'île s'oppose directement aux engagements pris par les communes dans le cadre de la charte PELAGOS, qui a pour objectif la protection de la biodiversité marine.

L'île flottante de 1.7550 m² peut accueillir jusqu'à 350 clients et comprend une piscine d'eau douce, un restaurant et un bar lounge. À ce titre, la plateforme est aussi dans le viseur des restaurateurs, qui dénoncent une concurrence déloyale quand ils se voient, eux, contraint de payer un loyer. Un reproche entendu et partagé par les maires signataires de la tribune.

"Elle crée aussi des distorsions économiques inacceptables vis-à-vis des établissements de tourisme, ouverts toute l’année et qui sont soumis à des régimes de taxation qui entravent leur fonctionnement et leur développement", dénonce la tribune.

Ce jeudi, plus de 300 personnes étaient présentes pour l'inauguration de Canua Island.

Les maires signataires de la tribune

Christian Estrosi, maire de Nice; François de Canson, maire de La Londe-les-Maures; Georges Botella, maire de Théoule-sur-Mer; Joseph Segura, maire de Saint-Laurent-du-Var; Lionnel Luca, maire de Villeneuve-Loubet; Jean-Paul Joseph, maire de Bandol; François Arizzi; maire de Bormes-les-Mimosas; Arnaud Latil, maire de Carqueiranne; Jean-Pierrie Giran, maire de Hyères; Bernard Jobert, maire de La Croix-Valmer; Hervé Stassinos, maire du Pradet; Jean Plenat, maire de Rayol-Canadel-sur-Mer; Roland Bruno, maire de Ramatuelle; Jean Cayron, maire de Roquebrune-sur-Argens; Gilles Vincent, maire de Saint-Mandrier-sur-Mer; Sylvie Siri, maire de Saint-Tropez; Jean-Sébastien Vialatte, maire de Six-Fours; Josée Massi, maire de Toulon; Gil Bernardi, maire du Lavandou, et Patrick Cesari, maire de Roquebrune-Cap-Marti.

Laurène Rocheteau