Cannes: trois ans après le viol de leur fille de 4 ans, ses parents attendent toujours un procès

Dans la nuit du 21 au 22 août 2020, une fillette de quatre ans a été violée à Cannes. Trois ans après, ses parents dénoncent les lenteurs de la justice et attendent toujours un procès.

"Cela fait trois ans exactement aujourd’hui que nous attendons une date de jugement." La vie de Salomon et Hélène a basculé dans la nuit du 21 au 22 août 2020 au cours de laquelle leur fillette, alors âgée de 4 ans, a été violée à son domicile par un voisin à Cannes.

Depuis cette nuit, les parents se battent pour voir enfin l’agresseur présumé de leur fille devant la cour d’assises des Alpes-Maritimes.

La petite victime se confie à ses parents

Dans la nuit du 21 au 22 août 2020, Hélène et ses quatre enfants se couchent dans leur appartement à Cannes. Salomon, lui, part prendre un verre chez ses voisins. Au cours de la soirée, l’un d’entre eux s'éclipse et s’introduit au domicile où Hélène dort avec ses enfants.

La soirée s’achève, Salomon regagne l’appartement familial. Hélène se réveille et tombe sur son voisin dans son salon. Elle le met dehors. Le couple pense l’épisode clos avant que leur petite fille ne livre un récit glaçant, le lendemain à son réveil.

"Elle me dit ‘il est entré dans ma chambre, il a baissé ma culotte’ (...) Ça m'a fait très mal’", rapporte Hélène, gagnée par l’émotion, au micro de BFM Nice Côte d’Azur.

"Quand votre enfant de quatre ans vous dit ça… Déjà, je m’écroule, tout de suite, poursuit-elle. Elle n’a pas pu l’inventer. Et j’ai une douleur tellement intense. Je suis abattue, totalement abattue."

Le suspect sous contrôle judiciaire

Le voisin est alors arrêté. Il est mis en examen "pour viol sur mineur de moins de 15 ans" et placé en détention provisoire. Mais après trois années passées derrière les barreaux, l’agresseur présumé ressort sous contrôle judiciaire en 2023. Une double peine pour la famille qui n’a à ce jour aucune date de procès.

"Il est en liberté pendant que nous sommes encore en prison, dénonce Salomon. C’est-à-dire qu’on n’a pas de date de procès pour la cour d’assises, une date que l’on demande depuis le premier jour."

"Nous n’avons toujours pas de date de procès devant la cour d’assises des Alpes-Maritimes, indique Sophie Jonquet, avocate de la famille. Et ça devenait difficilement tenable de maintenir procéduralement cette personne en détention."

L’avocate se bat pour obtenir au plus vite une audience.

Un rassemblement annulé

Hélène et Salomon, eux, poursuivent leur combat pour que le viol de leur fille ne soit pas oublié. Ce mardi, une mobilisation était fixée à 14 heures, date et heure à laquelle ils avaient appelé la police il y a trois ans. Très marqués physiquement et mentalement, les parents ont finalement décidé d’annuler ce rassemblement.

Depuis les faits, Hélène et Salomon ont reçu des menaces et des intimidations de la part de l’entourage de l’agresseur présumé. Si aujourd’hui ce dernier ne réside plus dans le quartier, il doit toujours pointer au commissariat de Cannes.

La petite victime, âgée de sept ans aujourd’hui, va mieux et se reconstruit. La famille attend désormais que la justice passe pour avancer et retrouver la sérénité.

Claudia Olivier