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Cannes: les organisateurs des Plages Électroniques réagissent à l'enquête pour viol ouverte contre Lomepal

Prévu sur scène dimanche à l'occasion du festival des Plages Électroniques à Cannes, Lomepal est visé par une enquête pour viol depuis ce jeudi. Sur BFM Nice Côte d'Azur, le directeur du festival "condamne" les violences sexuelles et sexistes faites aux femmes.

Le festival des Plages Eléctroniques débute vendredi. Programmé sur la scène cannoise dimanche, Lomepal, l'artiste de 31 ans, est visé par une plainte pour viol déposée en 2020 pour des faits commis à l'étranger en 2017. Ce jeudi, le parquet de Paris a annoncé l'ouverture d'une enquête du chef de "viol" à l'encontre du chanteur.

Invité de BFM Nice Côte d'Azur ce jeudi soir, Matthieu Corosine, le directeur et co-fondateur des Plages Electroniques a expliqué que lui et ses équipes allaient "consulter l'ensemble des acteurs concernés pour trouver une issue".

Les organisateurs "condamnent" toutes les violences sexuelles et sexistes faites aux femmes

Interrogé sur le sujet, Matthieu Corosine tient à préciser la position que prend l'ensemble du festival sur la question des violences faites aux femmes. "

"Ce que je voudrais annoncer en préambule, c'est que les violences sexuelles et sexistes faites aux femmes sont des choses qui nous touchent et que l'on condamne", affirme-t-il.

Selon lui, alors que l'ouverture de l'enquête a été annoncée dans la journée, "il est beaucoup trop tôt pour se positionner". "C'est une affaire judiciaire, sur laquelle nous n'avons pas d'emprise, qui est soudaine et qui arrive à J-1 du festival. On en est spectateurs", explique le directeur.

Le directeur évoque le cas de Yuz Boy

Pourtant, l'affaire avait été dévoilée le 19 juillet par la journaliste Jenna Boulmedais, qui expliquait avoir entendu des témoignages de femmes affirmant avoir été victimes de gestes déplacés et non désirés du rappeur. Des affirmations dont avaient eu vent les organisateurs du festival cannois.

"Bien sûr, c'est quelque chose qui nous a concerné tout de suite. Depuis les premières rumeurs, on s'est retournés vers l'ensemble des acteurs concernés en faisant part de nos inquiétudes", argue-t-il.

En juin dernier, les organisateurs avaient été confrontés au cas de Yuz Boy, le gagnant de la saison 2 de "Nouvelle École" - la compétition rap de Netflix. Accusé de viol dans une plainte déposée en août 2022, le rappeur était programmé aux Plages Eléctroniques.

"Quand on a appris cela, on a tout de suite essayé d'annuler et on y est arrivés", se félicite le directeur. Mais ce dernier pointe aujourd'hui deux contraintes dans la prise de décision: le temps de la justice et la question des contrats.

"Nous avons des contraintes. Des contraintes contractuelles et légales qui font qu'on ne peut n'y aller à l'encontre du temps de la justice ni à l'encontre des relations contractuelles avec quelqu'un", pince-t-il. Et d'ajouter : "Nous on essaye de faire au mieux, c'est-à-dire aller dans le sens de notre pensée, qui est de combattre et de condamner toutes les violences sexuelles et sexistes faites aux femmes"

Des discussions engagées avec les associations présentes

Qui plus est, cette année, la question des violences faites aux femmes sera au centre du festival. Plusieurs mesures ont été mises en place, dont l'application appelée "SAFER" qui permet aux témoins de violences sexistes et sexuelles de les signaler auprès des organisateurs.

Autre mesure, le "Cocktail Angela" qui permettra aux femmes victimes de harcèlement ou d'agression de le faire savoir discrètement. Enfin, une zone d'écoute, située sur le stand Planètes plages, a également été mise en place pour offrir la possibilité à celles ou ceux qui le souhaitent de faire part de problèmes.

Pour cela, des associations de défense des femmes seront présentes tout au long du festival. "Pour tout vous dire, on commence à aborder le sujet avec eux. Il concerne tout le monde, mais il y a un débat de principe et la réalité des choses qui est parfois en décalage", regrette-t-il. Et de conclure: "On est typiquement dans ce temps compliqué de prendre des mesures et d'avoir un avis et une opinion sur les choses".

De son côté, Lomepal a démenti jeudi en bloc les accusations qui pèsent sur lui, se disant prêt à "répondre à la justice". S'il reconnaît dans un long message, posté en story Instagram, avoir eu de "nombreuses relations" au début de sa carrière, qu'il qualifie de "rencontres de fin de soirée" ou de "relations d'un soir", l'artiste de 31 ans affirme n'avoir jamais "forcé qui que ce soit à faire quoi que ce soit".

Martin Regley Journaliste