BFM Côte d'Azur
Cote dAzur

"C'est ridicule": un parent d'élève dément l'organisation de prières dans des écoles niçoises

Un des parents d'élèves convoqués par la mairie assure que les enfants participaient à "un jeu" avec une bâche de chantier dans la cour de récréation.

"C'est ridicule." L'un des parents d'élèves reçus par la mairie de Nice vendredi 17 novembre après le signalement de prières organisées dans plusieurs écoles dément auprès de BFM Nice Côte d'Azur la version avancée par la ville et la rectrice.

"Mon fils a 8 ans. Il jouait. Depuis une semaine, il me dit que l’école est hantée. Il jouait avec ses copains", souligne-t-il.

Selon ce parent d'élève, les prières signalées par la rectrice n'étaient que des jeux d'enfants. En effet, depuis plusieurs jours, les écoliers s'amusaient avec une bâche de chantier dans la cour de récréation, imaginant qu'il s'agissait d'un fantôme.

"Ça s’est passé à la pause de midi, quand il n’y a plus que le personnel de la mairie. Ils ont dit aux enfants qu’ils risquaient l’exclusion", raconte le père de l'élève, ajoutant "qu'aucun des trois enfants n’est musulman".

Un communiqué incomplet?

Cette version des faits n'est pas mentionnée par le communiqué de la ville de Nice, partagé à l'issue de la réunion avec les parents des trois élèves.

"Je tiens à remercier les parents présents et saluer l’esprit de responsabilité de ces trois familles, toutes conscientes des principes et des enjeux de la laïcité, socle fondamental de notre République", indiquait le communiqué, citant Christian Estrosi.

Les parents d'élèves n'ont d'ailleurs pas été reçus par l'édile de Nice, mais seulement par un de ses adjoints, contrairement à ce qui est indiqué dans ce communiqué, toujours selon le père interrogé.

"Christian Estrosi y trouve un intérêt politique"

Le syndicat CGT-Éduc-Action 06 dénonce une forme de récupération politique de la mairie.

"Pour quelle raison médiatiser ces affaires-là? Elles ont lieu dans des établissements scolaires, elles doivent être réglées en interne. Il n'y a absolument aucune raison de médiatiser ces histoires, si ce n'est que Christian Estrosi y trouve derrière un intérêt politique", dénonce Arthur Leduc, secrétaire général du syndicat, au micro de BFM Nice Côte d'Azur.

"L'école n'a pas besoin, en plus des problèmes qu'elle a à traverser depuis plusieurs années, d'avoir affaire aux ambitions politiques des uns et des autres", martèle-t-il.

Contactée par notre antenne, la mairie n'a pas souhaité s'exprimer à ce stade.

Mélie Lavaud, Margaux Sansano, avec Emilie Roussey