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Attentat de Nice: au palais Acropolis, des victimes en quête de réponses au premier jour de procès

L'ouverture du procès de cet acte terroriste perpétré le 14 juillet 2016 sur la Promenade des Anglais a été éprouvante pour les parties civiles.

Il était attendu depuis six ans. Ce lundi, le procès de l'attentat de Nice, revendiqué par l'Etat islamique, s'est ouvert à Paris, devant une cour d'assises spécialement composée. Le 14 juillet 2016, Mohamed Lahouaiej Bouhlel lançait sur la foule, venue assister aux célébrations de la Fête nationale, un camion de 19 tonnes sur la Promenade des Anglais. 86 personnes sont mortes et plus de 450 ont été blessées.

Une trentaine de parties civiles à Nice

En l'absence de l'assaillant, tué par la police qui tentait d'arrêter le camion lors des faits, huit personnes, sept hommes et une femme, comparaissent dans le box des accusés. Trois d'entre elles sont poursuivies pour association de malfaiteurs terroriste.

865 personnes se sont constituées partie civile dans ce procès. À Nice, seulement une trentaine d'entre elles assistaient ce lundi à la retransmission, au Palais Acropolis, de la première journée. Les visages étaient fermés, parfois au bord des larmes. D'autres, submergés par l'emotion, ont quitté la salle.

Pour Lobna Ben Aouissi Egenschwiller, partie civile aux côtés de sa sœur, victime de l'attentat, la tenue de ce procès est nécessaire pour avancer. "J'attends que l'on mette un point final à cette histoire. Et je pense que c'est ce qui va aider toutes les personnes, et tous les Niçois de manière générale, à aller de l'avant en se disant, 'il y a eu une justice'", confie-t-elle au micro de BFM Nice Côte d'Azur.

Des interrogations douloureuses

Présente au moment du drame avec sa fille de 4 ans, Hager Ben Aouissi s'interroge sur les circonstances de l'événement. "Comment s'est passé cet attentat? Est-ce qu'il a été préparé? Est-ce que d'autres ont eu une marge de manœuvre ou pas?", se demande celle qui est aujourd'hui partie civile et présidente de l'association "Une voie des enfants". "Et que dès que ce procès sera terminé, que ce ne soit pas une fin mais le début d'une reconstruction", ajoute-t-elle.

La jeune femme s'est jetée sous le camion pour protéger son enfant. Blessée à la tête, elle a subi de nombreuses opérations. Elle est atteinte de surdité et de troubles de la vision. Sa fille Kenza, aujourd'hui âgée de 10 ans, souffre quant à elle de séquelles psychologiques importantes.

Comme elles, Seloua Mensi, partie civile et membre de l'association "Promenade des anges", cherche également des réponses à ses questions, elle qui a perdu sa soeur Aldjia dans l'attentat. "Ça va être terrible parce que ce sont des questions que l'on se pose sans cesse : qui sont-ils? Comment ont-ils préparé cet attentat? Est-ce qu'il aurait pu être évité?.."

Procès jusqu'au 16 décembre

Elle attend que justice soit rendue à sa soeur et à l'intégralité des victimes de cet acte terroriste. "Toute personne liée à cet attentat et qui aurait pu donner l'alerte, pour moi, est une meurtrière parce que ma soeur serait encore en vie si elles avaient pu ne serait-ce que donné l'alerte et évité cet attentat. Je suis très, très en colère et j'attends de leur faire face".

Ce mardi se tient le deuxième jour du procès. La cour d'assises reviendra sur les faits puis les accusés prendront la parole pour la première fois devant pour mettre au jour leurs relations avec le terroriste, puisque l'enquête n'a pas pu déterminer s'ils étaient au courant du projet de Mohamed Lahouaiej Bouhlel.

240 parties civiles s'exprimeront à la barre, elles, dans les prochaines semaines. Le procès se concluera le 16 décembre prochain.

Kelly Vargin, Julie Druot et Sarah Boumghar