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Violences sexuelles : le Laus et Châteaufort cités dans un rapport sur la communauté des Frères de Saint-Jean

Un membre de l'Église catholique - Image d’illustration

Un membre de l'Église catholique - Image d’illustration - AFP

167 victimes sont dénombrées et 72 frères ont commis des abus depuis 1975, soit 8 % de la communauté. Les prieurés de Notre-Dame-du-Laus (Hautes-Alpes) et Châteaufort (Alpes-de-Haute-Provence) sont cités dans ce rapport accablant.

826 pages et des conclusions qui font froid dans le dos. Ce lundi 26 juin, la communauté des Frères de Saint-Jean a rendu public son rapport "Comprendre et Guérir - Origines et analyses des abus dans la famille Saint-Jean", quatre ans après sa commande lors du chapitre général des Frères de Saint-Jean en octobre 2019. 

Un objectif pour la communauté: comprendre les origines des abus sexuels commis au sein de cet institut religieux fondé en 1975 par le père dominicain Marie-Dominique Philippe. "Les faits décrits dans le rapport sont graves et choquants", écrivent les Frères de Saint-Jean dans un communiqué. Depuis 1975, 72 frères ont commis des abus sexuels et 167 victimes ont été dénombrées. Parmi les frères incriminés, certains sont passés par les Hautes-Alpes et les Alpes-de-Haute-Provence.

De très jeunes victimes

Entre 1990 et 2006, sept frères ont par exemple commis des abus sexuels sur des moins de 15 ans. Parmi eux, un frère a fait à lui seul 11 victimes connues à divers endroits au gré de ses assignations. Le nombre total de victimes identifiées s’élève à 20. "Cependant, il s’agit d’un minimum parce qu’on peut estimer que des victimes ne sont pas encore signalées", nuance le rapport des Frères de Saint-Jean.

L’âge de ces victimes va de 7 à 14 ans. Parmi elles, des petites filles qui ont subi les attouchements d’un frère "lors de ses assignations successives dans les prieurés de la Chaise Dieu, Bucarest, Châteaufort, Notre-Dame-du-Laus et Rimont", souligne ce même rapport. Les abus ont alors consisté en un attouchement sur le sexe de l’enfant, par-dessus les vêtements ou en dessous. "Dans un cas, il s’agissait d’un viol", indique le rapport.

"Aucun fait dénoncé commis dans les Hautes-Alpes"

Selon nos informations, si la communauté des Frères de Saint-Jean a bien été installée au Laus (Hautes-Alpes) durant de nombreuses années, elle a quitté le prieuré en 2004. Au moins un des chapelains qui y résidait avait été condamné par la justice pour ses agissements.

"Mais les faits n’ont pas eu lieu au Laus ou dans le diocèse", fait savoir le diocèse de Gap et d’Embrun. "Aucun fait dénoncé n'a été commis dans les Hautes-Alpes", confirme Florent Crouhy, le procureur de la république de Gap.

Dans les Alpes-de-Haute-Provence, des frères de Saint-Jean sont toujours installés au prieuré de Châteaufort. "Ce sont des gens sans histoire qui vivent entre eux sans fonctions particulières à l’extérieur, à l’exception d’un seul qui fait la messe à La-Motte-du-Caire. Les faits dénoncés sont graves mais très anciens et ne concernent pas les frères qui sont présents aujourd’hui. Les faits sont en plus susceptibles d’avoir été commis en dehors de Châteaufort", détaille de son côté le diocèse de Digne-les-Bains.

Valentin Doyen