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Ubaye: des restrictions de circulation sur la RD900 en raison d'une fissure, les entreprises contraintes de s'adapter

Un alternat a été mis en place pour la RD900 en raison d'une fissure dans la chaussée. Les camions de plus de 19 tonnes ne peuvent plus passer depuis la mi-décembre.

Il suffit de voir la fissure de plusieurs mètres de long et jusqu'à 15 centimètres de large pour comprendre l'importance du glissement de terrain sur la route départementale 900 entre Les Thuiles et Méolans-Revel. Depuis mi-décembre, un alternat permet d'éviter la circulation sur la partie la plus fragilisée juste au-dessus de la rivière Ubaye.

L'arrêté temporaire a été pris par le conseil départemental des Alpes-de-Haute-Provence, afin d'éviter une destruction encore plus importante avec le passage des véhicules, et donc une interdiction totale. En plus de l'alternant, les véhicules de plus de 19 tonnes ne peuvent plus emprunter le D900 dans les deux sens de circulation.

Une interdiction prévue initialement jusqu'au 1er mars mais qui a de bonnes chances d'être prolongée puisque la longue phase d'étude géologique vient tout juste de se terminer et les travaux de consolidation n'ont pas commencé.

Aucun impact sur la fréquentation touristique

Grâce à des dérogations permanentes, les stations de ski de l'Ubaye sont épargnées puisque les bus transportant les skieurs ont le droit de circuler. Les commerçants en station peuvent aussi continuer d'être approvisionnés puisque leur activité ne nécessite pas de poids lourds de plus de 19 tonnes.

Autre point positif: les camions lourds transportant du carburant et des combustibles sont autorisés à passer entre 5 heures et 8 heures du matin avant le dégel de la route et donc lorsque le bitume est encore suffisamment solide.

Du côté des entreprises, beaucoup subissent au contraire cette interdiction de circulation. C'est le cas d'Yves Saenger, gérant de la société Alubaye à Saint-Pons: "C'est une perte de temps et d'argent, je suis obligé de mobiliser mes salariés pour décharger les camions avant l'alternat et charger la marchandise dans des véhicules plus petits."

Des commerçants souvent obligés de faire passer les camions par le col de Vars et donc d'engager des frais de transport supplémentaires et qui regrettent de ne pas connaître la date de réouverture de la route à tous les véhicules. Ils dénoncent notamment un manque de communication sur l'avancée des travaux.

Une interdiction pas toujours respectée

Malgré une trentaine de verbalisations depuis mi-décembre et les 150 euros d'amende prévus par la loi, de nombreux semi-remorques de plus de 19 tonnes ne respectent pas l'interdiction.

"J'ai l'impression que les entreprises locales jouent le jeu, ce qui n'est pas le cas du transit international", déplore le gérant du magasin Samse, faisant référence aux nombreux camions italiens qui préfèrent risquer une amende de 150 euros plutôt que d'assumer une déviation et des frais supplémentaires.

Pour Eliane Barreille, la présidente du conseil départemental des Alpes-de-Haute-Provence, qui a pris cet arrêté temporaire, il s'agit de préserver la RD900, une voie de circulation essentielle.

"Ce sont des travaux lourds et extrêmement compliqués, je souhaite une réouverture en toute sécurité avant l'été mais je ne voulais pas prendre le risque d'un accident, mon rôle c'est la sécurité des biens et des personnes mais je sais bien les contraintes et les difficultés que cela pose", assure-t-elle.

Dans l'Ubaye, la RD29 est aussi concernée par des travaux importants. La route d'accès à la station d'Allos a été concernée par les intempéries de décembre 2023.

Jérémie Cazaux