BFM DICI
bfmdici

Tirs de défense, prélèvements: le bilan 2022 de la prédation du loup dans les Hautes-Alpes

Photo de loup gris prise en Allemagne. (illustration)

Photo de loup gris prise en Allemagne. (illustration) - Julian Stratenschulte © 2019 AFP

En France, le nombre d'attaques et de victimes imputées au canidé est en baisse de 10%. Pour l'heure, 163 loups ont été prélevés, dont 18 dans les Hautes-Alpes.

Des améliorations dans l'action de l'État face à la prédation? C'est ce que démontre le premier bilan de l'année 2022. Présidée par le préfet des Hautes-Alpes Dominique Dufour, une réunion a été organisée vendredi dans le département. Elle a notamment réuni les services de l'État, des élus locaux ainsi que des organisations agricoles.

Un premier constat, concernant le nombre d'attaques et de victimes imputées, a été dressé.

"Cette année, le nombre d'attaques et de victimes imputées au loup a diminué d'environ 10%, avec 372 faits constatés pour 1129 victimes, contre 411 et 1299 victimes en 2021", rapporte la préfecture des Hautes-Alpes, ce lundi, dans un communiqué.

Les éleveurs concernés par ces différentes attaques ont été indémnisés à hauteur de 368.000 euros.

18 loups prélevés dans les Hautes-Alpes

Cette baisse des attaques est due, en partie, à une hausse des moyens engagés par l'État pour protéger les troupeaux. 6,3 millions d'euros ont été alloués aux 610 éleveurs ou groupements d'éleveurs, en 2022, contre 5,8 millions en 2021. Ces aides servent notamment au gardiennage, aux chiens de protections, aux divers investissements dans des filets, parcs et autres équipements.

Les éleveurs disposent également de moyens, encadrés par le plan loup, pour se défendre en cas d'attaque. Toute l'année, la défense des troupeaux est notamment assurée par une gestion de tirs d'effarouchement. Ces dispositifs d'effarouchement, qui consistent à effrayer le loup, ont été mis cette année à disposition d'exploitation agricole et groupements pastoraux et une expertise individualisée a été réalisée dans sept élevages.

La défense des troupeaux est également assurée par des tirs de défense. Cette année, "571 tirs de défense simple ont été autorisés, contre 520 en 2021, 130 tirs de défense renforcée, contre 101 en 2021 et un tir de prélèvement a été autorisé entre le 3 septembre et le 2 octobre, contre deux en 2021", précise la préfecture.

Concernant les lieutenants de louveterie, ces agents bénévoles de l'État qui sont mobilisés toute l'année et qui s'occupent notamment de la régulation des espèces qui occasionnent des dégâts, leurs opérations sont en hausse. Dans les Hautes-Alpes, il y en a eu 438, contre 242 en 2021.

Le plafond national de prélèvements de loups est fixé pour cette année à 174 loups en France. À cette heure, 163 loups ont été prélevés, dont 18 dans les Hautes-Alpes.

L'expérimentation sur les chiens de protection reconduit

Autre nouvelle de cette réunion, l'expérimentation sur les chiens de protection sera reconduite. L'État aide en effet les éleveurs, en finançant l'acquisition de chiens de protections. Ce dernier moyen de protection se heurte parfois à une cohabitation difficile avec les randonneurs.

C'est pour cela qu'en 2021, rappelle la préfecture, une expérimentation avait été lancée sur le massif des Alpes, "dans le but de mieux connaître les situations de conflits d’usage en montagne et ainsi travailler à des solutions efficaces pour les éleveurs et les autres usagers".

"Seulement 1,6 % sur un peu plus de 1200 chiens de protection sous contrat (identique à 2021) ont été responsables d’incidents majeurs (pincements et morsures) dans le département en 2022", souligne la préfecture des Hautes-Alpes.

Un autre groupe de travail se concentrera, lui, sur l’attractivité du métier de berger.

Solenne Bertrand