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Provence-Alpes-Côte-d'Azur: réélu à la tête de la région, Renaud Muselier donne des gages à la gauche

Le président de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, Renaud Muselier.

Le président de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, Renaud Muselier. - Nicolas TUCAT © 2019 AFP

La gauche n'est plus représentée par des élus au sein de l'hémicycle régional depuis 2015, quand Christophe Castaner, alors socialiste, s'était lui aussi retiré pour faire barrage à la liste du RN.

Après une âpre bataille face au Rassemblement national, Renaud Muselier a été officiellement réélu pour sept ans à la tête de la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur vendredi et a promis d'associer étroitement la gauche à sa gouvernance.

Visiblement ému après une campagne qu'il a jugée "difficile physiquement, moralement, politiquement, humainement", il a obtenu 84 voix, le nombre de siège de sa majorité, contre 39 votes blancs, correspondant aux 39 conseillers élus sur les listes du RN.

"Ma responsabilité est immense", a-t-il lancé, entouré des maires de Nice et de Toulon Christian Estrosi et Hubert Falco et de la nouvelle présidente de Vaucluse Dominique Santoni, dans une région où les six départements sont désormais aux mains de la droite.

"J'en fais le serment solennel"

"Je veux remercier pour son sens des responsabilités Jean-Laurent Félizia", le candidat du Rassemblement écologique et social, qui s'était retiré dans un front républicain au lendemain du premier tour, a-t-il enchaîné.

M. Muselier a promis d'associer M. Félizia et Jean-Marc Governatori, le candidat de Cap écologie qui avait appelé à voter pour lui entre les deux tours, au "gouvernage" de la région: "J'en fais le serment solennel". Après le retrait de M. Félizia, Renaud Muselier avait notamment promis la création d'un "comité" d'une vingtaine de membres pour donner la parole à la gauche et aux écologistes.

"Je crois qu'il a compris qu'il ne pouvait pas déroger à la parole qu'il avait donnée", a estimé Jean-Laurent Félizia dans La Marseillaise vendredi, l'invitant à "redéfinir ce que lui entend par 'Cop d'avance'" et à aller "au-delà" de la plantation d'un million d"arbres.

"La moindre des choses est qu'on ait au minimum des droits supérieurs à ce groupe (de la gauche, ndlr) qui n'existe pas dans la séance", a de son côté déclaré à l'AFP Thierry Mariani. "Maintenant, il faut faire fonctionner ces institutions. On jouera notre rôle, à savoir que quand la majorité fera des propositions constructives, on les soutiendra", a-t-il néanmoins assuré estimant que l'urgence était de sortie de la crise post-Covid.

La gauche n'est plus représentée depuis 2015

Même si les sondages le donnaient au coude-à-coude avec l'extrême droite menée par Thierry Mariani, Renaud Muselier avait finalement largement distancé son rival, avec 57,3% des suffrages exprimés. Ce résultat a toutefois été entaché par une abstention massive (à 63,2%) et au final il n'a été élu que par 704.431 voix, sur 3,5 millions de personnes inscrites dans la région sur les listes électorales.

La gauche n'est plus représentée par des élus au sein de l'hémicycle régional depuis 2015, quand Christophe Castaner, alors socialiste, s'était lui aussi retiré entre les deux tours pour faire barrage à la liste du RN menée par Marion Maréchal-Le Pen.

S.B. avec AFP