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"On a de l'espoir": les associations dans l'attente après la saisie d'une quinzaine de chiens à L'Escale

Un chien saisi dans un élevage de L'Escale (Alpes-de-Haute-Provence) le mercredi 20 mars en raison de soupçons de maltraitances animales.

Un chien saisi dans un élevage de L'Escale (Alpes-de-Haute-Provence) le mercredi 20 mars en raison de soupçons de maltraitances animales. - Fondation 30 Millions d'Amis

Les associations doivent attendre une décision de justice ou un don du propriétaire de l'élevage pour permettre l'adoption des Griffons. En attendant, elles espèrent habituer les chiens à une vie sans maltraitance.

Pas d’hygiène, peu de nourriture. Des chiens stockés dans des camions grillagés, ou dans de petits espaces, avec très peu d'eau, parfois même croupie. C'est dans ces conditions que vivait à L'Escale (Alpes-de-Haute-Provence) une quinzaine de chiens, des Griffons, tous saisis ce mercredi 20 mars par les gendarmes de Digne-les-Bains.

Selon une source proche du dossier à BFM DICI, l'éleveur n'avait pas de statut en règle. Il a été placé en garde à vue et les chiens sont désormais entre de bonnes mains, dispatchés dans plusieurs refuges des Alpes-de-Haute-Provence, des Hautes-Alpes et même de Grenoble. Néanmoins, les canidés n'en restent pas moins dans un état de santé préoccupant.

"Ils sont très maigres, affamés, tétanisés et extrêmement craintifs", décrit Fanny Lottin, responsable de la SPA Sud Alpine dans les Hautes-Alpes à BFM DICI.

Elle était présente lors de l'intervention des gendarmes et elle a pu constater de ses propres yeux "l'état catastrophique" de l'élevage. "Les chiens étaient si peu habitués à la présence humaine qu'il a fallu près de deux heures et demi pour tous les attraper", précise-t-elle.

"L'après-sauvetage est souvent compliqué"

Pour les associations de protection des animaux, cette opération de sauvetage et la mise en garde à vue de l'éleveur sont des bonnes nouvelles. Pour autant, d'autres difficultés attendent à présent les refuges. "Dans les affaires de maltraitance animale, l'après-sauvetage est souvent compliqué", explique Fanny Lottin.

"Certains chiens qui ont été maltraités ont du mal à s'adapter à la vie en refuge, et parfois ils y restent plusieurs années". Pour l'heure, les chiens ne pourront pas être adoptés, ils sont simplement en pension.

Pour permettre leur adoption, les refuges doivent attendre une décision de la justice ou un don du propriétaire de l'élevage, ce qui peut prendre plusieurs années. "Mais pour ce cas, on a de l'espoir, comme beaucoup d'associations sont mobilisées", complète-t-elle.

Pour rappel, cela faisait près de trois ans que la fondation "30 millions d’amis" avait cet élevage de Griffons dans le viseur. Lydia Gérard, enquêtrice pour la fondation, avait d’ailleurs rencontré l’éleveur il y a plusieurs années, après avoir été interpellé par un témoin. Choquée par les conditions d'élevage, Lydia a décidé de dénoncer l’éleveur aux services de l’état spécialisés mais rien n’est fait.

Trois ans plus tard, un autre enquêteur sonne l’alerte, ce qui a mené à l’opération de sauvetage de ce mercredi. L'éleveur mis en cause sera quant à lui présenté vendredi 22 mars devant le tribunal. 

Julie Cedo