Manosque: la nageuse Esther Baron représentera "les valeurs du sport" en portant la flamme olympique

Esther Baron, ancienne nageuse de haut niveau, se prépare pour le passage de la flamme olympique à Manosque. Retour sur le parcours de l'athlète.

C'est dans l'ancienne piscine tournesol de la Rochette à Manosque qu'Esther Baron, alors âgée de 7 ans, plonge dans le monde de la natation. Ce sport deviendra plus qu'une passion puisqu'elle en fera sa carrière. Très vite repérée par son entraîneur, elle est animée par un esprit de compétition. "Ce qui me plaisait, ce n'était pas l'entraînement, c'était plutôt de monter sur la première marche des podiums et c'est pour ça que j'ai très vite fait des compétitions", explique la sportive à BFM DICI.

De la "fierté"

Elle s'entraînera sans relâche pour arriver au meilleur niveau: "La natation ça demande beaucoup d'entraînement. C'est le matin très tôt et le soir très tard pour faire des études entre temps, donc il faut beaucoup s'entraîner pour accéder à la compétition." La jeune nageuse réussit et devient, à 19 ans, championne d'Europe du 200m dos, une étape inoubliable.

C'est d'ailleurs très émue qu'assise dans un café de Manosque, elle regarde des images d'archives de son sacre. "J'ai tout de suite pleuré après mon titre, j'étais très forte mentalement pour gagner mais j'ai été très contente de la fierté que pouvait ressentir mes proches. C'était très fort."

Portée par l'esprit de compétition, elle ratera de peu la qualification pour les Jeux olympiques. "J'avais pour objectif d'être championne olympique, j'ai fait au moins trois sélections, à chaque fois j'étais dans le haut du panier mais soit je ne passais pas en temps soit je faisais le temps mais ils prenaient les deux premières et j'étais troisième.... C'est vrai que c'est un regret dans ma carrière parce que les Jeux, c'est fantastique et on a envie d'y participer. C'est le but ultime de tout sportif de haut niveau, mais après j'ai eu une très belle carrière malgré tout."

Mais, en 2011, le corps ne suit plus. Blessée à la hanche et souffrant de tendinites récurrentes, Esther Baron doit arrêter sa carrière d'athlète de haut niveau et doit rebondir, mais pas question pour la nageuse de quitter complètement le milieu aquatique.

"On appelle ça le double projet quand on commence le sport de haut niveau. Il faut penser à sa partie sportive, mais aussi avoir un truc à côté pour rebondir du mieux possible mais moi je ne m'étais pas préparée à ça", porsuit-elle. "En 2006, tout était beau, tout était rose et je ne pensais pas à l'après carrière. Je me disais que ça n'allait jamais s'arrêter, quand on est dans sa bulle de haut niveau, on n'y pense pas et on n'a pas envie d'y penser."

"Maintenant les athlètes sont mieux suivis mais moi j'ai vraiment galéré pour la reconversion et je ne m'épanouit vraiment que depuis quelques mois dans le travail que je fais. Ça a été long, j'ai fait plein d'étapes."

Pendant sept ans, elle sera entraîneuse de natation et à la suite, elle crée Najjes, une marque de natation écoresponsable et aujourd'hui elle développe sa marque et des accessoires de natation pour le groupe Océdis.

"J'ai un peu peur de tomber"

Les années ont passé et désormais Esther Baron est mère d'une fille de 11 ans et qui est déjà nageuse avec de belles ambitions. "Elle m'a dit 'moi maman, je ne veux pas être seulement championne d'Europe, je veux une médaille olympique' et je serai là pour l'accompagner. Mais, je ne la pousse pas à faire du sport de haut niveau parce que je sais que c'est difficile mais en tout cas je l'accompagne et tant qu'elle s'éclate et prend du plaisir, ça me va".

En attendant, c'est bien Esther Baron qui portera la flamme olympique lors de son passage à Manosque le 11 mai. "J'ai un peu peur de tomber", dit-elle en rigolant. "Je suis un peu casse-cou mais bon ça va le faire! Je pense que j'y serai mieux arriver dans l'eau! En tout cas moi je suis une sportive dans l'âme et j'ai envie de porter cette flamme pour représenter les valeurs du sport et de l'olympisme." Un beau moment à vivre dans une carrière d'athlète qui restera certainement à jamais gravé dans la mémoire de la nageuse.

Laurie Charrié