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Les stations de ski des Alpes du Sud menacées par le manque de neige?

Les stations de ski des Alpes du Sud attendent avec impatience les chutes de neige. Mais aucune n'est prévue avant la mi-février et la situation ne devrait pas s'améliorer dans les années à venir.

Quel avenir pour les stations de ski? Alors que la neige se fait désirer dans les Alpes du Sud, la question se pose. Après un début de saison assez positif, plusieurs stations regrettent le manque de flocons.

À Isola 2000, dans les Alpes-Maritimes, la neige n'est pas tombée depuis début décembre. Si la station reste l'une des mieux lotis du département avec 80 mètres de neige cumulée, son directeur reconnaît sur BFM Nice Côte d'Azur que sans la neige de culture, il n'aurait pas pu ouvrir. Actuellement, 45% des pistes de la station sont ouvertes et depuis le début de la saison, Isola 2000 a produit 430.000 mètres cube de neige de culture.

Skis abîmés

La situation n'est pas meilleure dans les Hautes-Alpes. Les stations de ski attendent avec impatience les chutes de neige mais aucune n'est annoncée jusqu'au moins la mi-février. La situation se complique et les conséquences se font sentir pour les saisonniers et les skieurs, notamment au niveau du matériel.

C'est "un peu compliqué au niveau de la neige, après au niveau de l'engouement des gens pour aller skier, nous on ne voit pas trop de différence. Maintenant c'est sur l'état du matériel et sur les ouvertures de pistes que ça risque d'être un peu plus compliqué", explique Lionel, employé de la clinique du ski à Gap, au micro de BFM DICI.

Avec le manque de neige, les cailloux se font plus nombreux sur les pistes ce qui entraîne de plus nombreuses rayures sur les skis, snowboard ou autre.

"Saison plus courte"

Et la situation ne devrait pas aller en s'arrangeant dans les années à venir. Avec les effets du réchauffement climatique, l'état de la neige va se dégrader dans les stations de ski. C'est ce que pointe du doigt l'étude Climsnow, réalisée en collaboration entre Météo France, l'Inrae et Dianeige. Son objectif est de quantifier "la fiabilité de l’enneigement (neige naturelle damée, avec/sans neige de culture), sa variabilité et la capacité de chacune des stations à maintenir son exploitation, selon quels efforts et selon quelles modalités".

106 stations françaises ont été étudiées dont près de 50 dans les Alpes du Sud. Les résultats ont été présentés ce lundi à Puy-Saint-Vincent par un représentant de Météo France aux professionnels du secteur et aux élus. Le constat est clair: entre un et quatre degré supplémentaires d'ici 50 ans et jusqu'à 40% de neige en moins dans certaines stations.

"Il y aura une saison plus courte avec de la neige qui va arriver plus tard et une fonte plus rapide au printemps. L'intérêt principal de ces études c'est d'aller voir où est-ce que ça a du sens de mettre des investissements", a expliqué au micro de BFM DICI Carlo Carmagnola de Météo France.

Neige artificielle

Si les projections sont pessimistes, les élus ne semblent veulent positiver et misent sur la neige artificielle. Interrogé par BFM DICI, Jean-Marie Bernard, le président du Conseil départemental l'affirme: "l'avenir des stations de montagne va durer très longtemps".

"Aujourd'hui, toutes les stations sont équipées de réseau de neige de culture et puis les appareils font des progrès tous les jours donc il n'y a pas de soucis à se faire du côté de la production de neige artificielle", assure le président des Hautes-Alpes.

C'est peut-être ce qui va sauver les stations dans les années à venir alors que le président de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur a annoncé vouloir porter la candidature des Alpes du Sud pour les Jeux olympiques d'hiver de 2034 ou 2038. A Pékin, où les JO d'hiver débutent vendredi prochain, la neige sera 100% artificielle.

Marine Langlois