"Le mystère demeure": 10 jours après la disparition d'Émile, le procureur confie n'avoir "aucun soupçon d'infraction"

Rémy Avon a décidé d’ouvrir une information judiciaire en recherche des causes de la disparition. Deux juges du pôle de l’instruction d’Aix-en-Provence sont cosaisies. Il en explique les raisons sur BFM DICI.

Le procureur de Digne-les-Bains a décidé d’ouvrir une information judiciaire en recherche des causes de la disparition du petit Émile, qui n’a plus été vu depuis le samedi 8 juillet à 17h30 dans la commune du Vernet (Alpes-de-Haute-Provence). "J’ai en réalité pris cette décision lundi après-midi", confie Rémy Avon à BFM DICI. Et cela pour plusieurs raisons.

Huit jours après l’ouverture de l’enquête, l’enfant n’a toujours pas été retrouvé. Malgré le travail considérable des enquêteurs de la section de recherches de Marseille, couplé à celui des enquêteurs locaux, aucun élément probant n’a permis d’orienter les investigations vers une direction ou une autre.

Enfin, l’importante quantité d’éléments d’enquêtes à analyser reste considérable. 1400 signalements téléphoniques ont été traités. 1600 lignes téléphoniques ont borné au Vernet lors du week-end de la disparition d’Émile, ce qui fait autant d’éléments collectés à vérifier. Selon nos informations, 560.000 clichés photographiques de péages sont également sauvegardés. Il va maintenant falloir les analyser un à un.

De nouvelles auditions seront menées

Le procureur de Digne-les-Bains a aussi fait le choix de l’ouverture d’une information judiciaire pour pouvoir bénéficier de l’appui de deux juges du pôle d’instruction d’Aix-en-Provence. Ces deux juges vont pouvoir l’épauler et auront une latitude d’action que n’avait pas le procureur jusqu’à présent. "Vite et fort. Proche et loin. Voici la stratégie que nous avons adopté jusqu’à présent", retrace Rémy Avon.

Disparition d'Émile: une information judiciaire ouverte

6:38

Rapidement après l'annonce de la disparition du petit garçon, un appel à témoins avait été lancé. Des maisons et véhicules ont été fouillés et 97 hectares ont été ratissés, sans succès. "Toutes les personnes qui le devaient ont également été auditionnées", confirme le procureur de Digne-les-Bains. Une ou deux auditions complémentaires doivent encore être menées.

De nombreuses pistes explorées sans succès

Neuf jours après l’ouverture de l’enquête initiale, aucune piste ne se dégage. Pourtant, tout a été fait. Des analyses satellitaires ont par exemple été ordonnées, tout comme des investigations sur le darknet.

Récemment, des opérations de police technique et scientifique ont aussi été menées de nuit pour tenter de détecter des traces de sang sur les routes du hameau du Haut-Vernet. Sans succès. La piste d’un loup, chien errant, d’un vautour ou d’un aigle royal a également été étudiée. Toujours rien. Rémy Avon le martèle ce mardi soir: "le mystère demeure et je n’ai aucun soupçon d’infraction".

"C’est pour cette raison que j’ai décidé de saisir deux juges d’instruction en recherche des causes de cette disparition", conclut le procureur de Digne-les-Bains, qui s’apprête à présent à "travailler sur le temps long".

Valentin Doyen