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"Je n'ai pas d'endroit où aller": à Gap, les migrants du squat "Chez Roger" menacés d'expulsion

La cinquantaine de migrants qui squatte le bâtiment appelé "Chez Roger" depuis le mois d'août dernier sont sous la menace d'une expulsion. Le lieu qui appartient à la famille de Roger Didier, le maire de Gap doit être rendue par décision de justice à son propriétaire.

En janvier dernier, un délai de six mois avait été accordé à la cinquantaine de demandeurs d'asile qui occupent dès près d'un an le squat “Chez Roger”, à Gap. Ce délai expire ce lundi, et ses occupants sont désormais menacés d'expulsion. Le lieu, qui appartient à la famille du maire Roger Didier, doit en effet être rendu par décision de justice à son propriétaire.

Abdoul, demandeur d'asile guinéen, qui occupe une petite chambre dans le squat, y est arrivé après avoir fui son pays et après un long périple à travers l'Afrique et l'Europe. "J'ai besoin de rester ici parce que je n'ai pas d'endroit où aller. C'est très important pour moi et pour tout le monde", a-t-il confié au micro de BFM DICI.

Appel au maire de Gap

Un autre résident du squat, Kourouma, egalément Guinéen, en appelle à Roger Didier pour arrêter l'expulsion. "Nous expulser, c'est pas normal car ce sont des humains qui dorment ici. Je m'adresse à M. le maire, car c'est le premier responsable d'ici", explique-t-il, exhortant l'édile à "trouver une solution".

Lundi, le collectif de soutien "Chez Roger" doit recevoir une injontion d'expulsion avec obligation de quitter les lieux. Pour Julien Khön, membre de ce collectif, expulser ces demandeurs d'asile, pour la plupart en sitaution irrégulière, ne fera qu'accroître leur précarité.

"Toutes ces personnes vont se retrouver dans la rue, en tentes, sans logement. Beaucoup d'entre elles sont demandeurs d'asiles donc ont le droit d'être en France. Ça ne fait que reporter le problème car dans tous les cas, ces gens ont envie de rester ici et ils font une demande d'asile pour rester en France, donc ils ne vont pas partir", assure-t-il.
Fanny Rocher