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Intempéries dans les Hautes-Alpes: 56 canaux d’irrigation nécessitent une réparation d'urgence

Marc Viossat, vice-président du Conseil départemental des Hautes-Alpes, en pleine discussion.

Marc Viossat, vice-président du Conseil départemental des Hautes-Alpes, en pleine discussion. - Jérémie Cazaux

Des travaux d'ampleur, d'un coût estimé à deux millions d'euros, doivent être menés pour réparer 56 canaux d'irrigation endommagés en décembre 2023. Ces canaux sont actuellement hors service.

L’heure tourne et l’inquiétude grandit pour quelque 250 agriculteurs du département des Hautes-Alpes. Depuis les pluies diluviennes de début décembre, 56 canaux d’irrigation ont été endommagés et ne sont plus en état pour permettre l’irrigation des parcelles.

Au total, deux millions d’euros doivent être engagés rapidement pour lancer des travaux de rénovation et de rétablissement des cours d’eau qui sont souvent sortis de leur lit initial. Face à l’ampleur du défi, le vice-président du conseil départemental des Hautes-Alpes, Marc Viossat, a donné rendez-vous ce mercredi au sous-préfet Éric Riquet, chargé de la reconstruction, pour trouver des solutions et accélérer les démarches.

Des dérogations de l'État espérées

"Il faut une prise de conscience sur le terrain et le rôle de l’État est important, (…) nous attendons qu’il en fasse un peu plus", explique l’élu avant d’ajouter que "les ASA (Association Syndicale Autorisées) en charge des canaux n’ont pas les moyens humains d’ingénierie ni les moyens financiers, et attendent donc plus de la part de l’Etat qui doit être facilitateur sur les démarches".

Limiter l’impact des intempéries sur les populations mais aussi sur les collectivités, voilà l’objectif de Marc Viossat qui espère notamment des dérogations de l’État pour pouvoir rapidement obtenir les autorisations d’engager des travaux sur les cours d’eau.

Sur le pont du Bramafan, les agriculteurs présents ce mercredi à Châteauroux-les-Alpes ne sont pas dupes. Ils savent que tous les canaux ne seront pas rétablis avant le mois de mai pour les premiers besoins d'irrigation de leurs parcelles. Pour Eric Lions, le président de la chambre d’agriculture, il ne faut cependant pas désespérer.

"Les travaux doivent commencer rapidement et tout a été mis en œuvre pour que ça démarre dès que les demandes de financement auront été faites par les ASA. C’est indispensable pour l’agriculture de notre département", détaille-t-il à BFM DICI.

"On est en plein dans le changement climatique et les pluies de décembre ont été les plus fortes depuis 1880, en remettant en route ces canaux il nous faut une expertise suffisante pour anticiper l’avenir", ajoute Eric Lions.

Un sous-préfet pour faciliter les démarches et accélérer les procédures

Conseil régional, conseil départemental, communes et communauté de communes à travers leurs compétences GEMAPI (Gestion des milieux aquatiques et la prévention des inondations) sont aujourd’hui main dans la main pour les agriculteurs.

Nommé pour coordonner l’action publique après les intempéries, le sous-préfet Eric Riquet, invité à constater les dégâts de Châteauroux-les-Alpes, explique vouloir faciliter l’avancée des travaux. "L’agence de l’eau travaille parallèlement à l’effort du conseil départemental, du conseil régional et de la chambre d’agriculture pour aider les agriculteurs à monter leurs dossiers", assure le sous-préfet.

L’agence de l’eau prend en charge 30% des montants, un effort égal à celui du conseil départemental (30%) et du conseil régional (30%).

Des experts attendus pour chiffrer les dégâts

Autre piste de travail étudiée: permettre aux ASA confrontées à des travaux de réparation inférieurs à 10.000 euros d’être appuyées par l’Agence de l’eau. En effet à ce jour, le service de l’Etat n’accompagne pas les travaux dont le coût a été estimé inférieur à ce montant.

Dès la semaine prochaine, des experts mandatés par l’Etat et issus de l’Inspection Générale de l’Administration (IGA) et de l’Inspection Générale de l’Environnement et du Développement Durable (IGDD) seront dans les Hautes-Alpes pour constater et chiffrer l’ampleur des dégâts.

Après validation, les versements des dotations de solidarité aux collectivités victimes d'événements climatiques ou géologiques (DSEC) pourront être effectués à destination du département, des communes et des communautés de communes concernées par les intempéries.

Jérémie Cazaux