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Hautes-Alpes: une semaine après les intempéries, l'inquiétude des commerçants sinistrés

Les commerçants sinistrés ont partagé leur inquiétude une semaine après les pluies dévastatrices du 1er décembre. Certains n'ont pas pu reprendre leur activité.

Comment s'approvisionner en marchandises? Que faire des saisonniers si le démarrage de la saison de ski prend du retard? Va-t-on être indemnisé et comment? Dans la salle polyvalente de Guillestre (Hautes-Alpes), les questions des commerçants inquiets fusent devant les représentants de l'Etat, de la région, du département, de la chambre de commerce et d'industrie, des banques  régionales, de l'Urssaf et de la chambre de métiers et de l'artisanat.

Après une réunion d'urgence ce jeudi 7 décembre pour donner un peu de visibilité à des dizaines de chefs d'entreprises sinistrés, pour la plupart empêchés de reprendre leur activité après les violentes intempéries du 1er décembre, les réactions sont mitigées.

"On ne va pas mettre la pression, on voit que tout le monde est au travail pour nous aider, tout va prendre son temps et rentrera dans l'ordre" se satisfait le gérant du camping du Villard Mahmoud Sadek.

Au contraire, Jérôme, gérant de la fromagerie La Durancen, est inquiet: il ne pourra pas travailler avant le retour de l'eau potable dans le Guillestrois.

"Une catastrophe comme ça, personne ne peut la prévoir et ils font de leur mieux mais je ne suis pas rassuré. La météo reste incertaine pour les prochains jours, on attend avec inquiétude les résultats d'analyse de lundi prochain".

Une réunion de crise la semaine prochaine

Même son de cloche pour l'un des commerçants les plus sinistrés, gérant d'un magasin d'ameublement complétement dévasté. Laurent Isnardon attend des mesures concrètes pour l'aider à relancer son activité.

"On n'a pas encore la déclaration de catastrophe naturelle et je pense qu'ils attendent tous ça pour pouvoir mettre en place des aides, moi j'aimerais pouvoir réouvrir rapidement mais je ne sais pas si ça va être possible", explique-t-il.

L'état de catastrophe naturelle à travers une procédure accélérée doit être mis en place mardi 12 décembre, a annoncé la ministre déléguée chargée de la ruralité Dominique Faure ce jeudi 7 décembre sur BFM DICI. Ce régime légal d'exception devrait permettre de faciliter l'indemnisation des dommages matériels directs ainsi que les pertes d'exploitation.

La question des saisonniers

Alors que des milliers de tonnes de boues et de gravats ont déjà été enlevés, les commerçants de la station de Risoul s'inquiètent de ne toujours pas pouvoir approvisionner leurs boutiques en marchandises. Un accès à la station de Risoul est espéré au plus tard pour le 20 décembre, a indiqué ce jeudi Marcel Cannat, vice-président du département en charge des routes.

Si du côté de l'office de tourisme on assure que les commerçants sont prêts, reste la question des saisonniers. Pour l'instant, il n'y a pas de dérogation pour ceux qui n'ont pas encore signé de contrat, ils ne pourront donc pas bénéficier de l'activité partielle. Il est d'ailleurs conseillé aux employeurs de décaler la date de signature des contrats de travail pour la saison.

Jérémie Cazaux