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Hautes-Alpes: polémique chez les agriculteurs après la présence d’Éric Lions à un meeting pro-Macron

Le président de la Chambre d’agriculture a pris la parole lors d'une réunion publique pour Emmanuel Macron, au même titre que Joël Giraud ou Pascale Boyer. Une sortie, à deux jours du second tour, qui a passablement agacé de nombreux agriculteurs du département.

Tempête chez les agriculteurs des Hautes-Alpes. Depuis quelques jours, les coups de téléphone se multiplient et les mises au point aussi. En cause, la présence d’Éric Lions à la dernière réunion publique pour le candidat Emmanuel Macron, deux jours sa réélection, vendredi 22 avril à Embrun.

Aux côtés de Joël Giraud, Claire Bouchet, Chantal Eyméoud ou encore Pascale Boyer (à distance pour cause de Covid-19), le président de la Chambre d’agriculture des Hautes-Alpes s’est illustré en prenant la parole.

"Une belle connerie"

Une présence qui ne passe vraiment pas dans le monde agricole haut-alpin. Ni René Laurans, de la FDSEA (Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles), ni Édouard Pierre, des Jeunes agriculteurs, n’ont souhaité réagir sur BFM DICI.

Mais selon nos informations, les deux intéressés ont passé le week-end à répondre au téléphone: de nombreux agriculteurs se sont indignés que le président de la Chambre d’agriculture s’affiche pour un candidat à deux jours d’un scrutin majeur. 

"Franchement, il a fait une belle connerie. Les agriculteurs votent de l’extrême-gauche à l’extrême-droite. En passant par le centre. Là, clairement, cette prise de parole a heurté de nombreux agriculteurs qui voulaient que la chambre reste indépendante", souffle un cadre d’un syndicat agricole.

Un autre poursuit: "Le pire, c’est que personne n’est au courant de ce déplacement. On apprend ça en tombant sur des photos sur Facebook. S’entendre bien avec Joël Giraud ou Pascal Boyer, c’est une chose. Tenir le micro en meeting à deux jours du second tour, c’est une autre histoire".

Invité comme Éric Lions à cette réunion publique, le syndicat des Jeunes agriculteurs des Hautes-Alpes a par exemple refusé de s’y rendre, par souci de neutralité. 

"Je ne fais pas de politique"

Joint par téléphone, Éric Lions tient à clarifier les choses: "Tout d’abord, nous sommes en démocratie. J’ai donc le droit de penser et faire ce que je veux."

"Je n’ai prononcé ni le nom de l’un, ni de l’autre. Moi, j’étais présent à une réunion publique pour parler d’agriculture et de nos cultures. Pour dire qu’il fallait une Politique agricole commune (PAC) forte et dynamique, essentielle pour la survie de nos petites exploitations", déclare le président de la Chambre d’agriculture des Hautes-Alpes de poursuivre à BFM DICI.

"Je ne fais pas de politique, même si je suis un européen convaincu. Si j’avais été convié à une réunion publique pour un autre parti, j’y serai allé aussi. Sauf peut-être La France Insoumise et les Écologistes, dont je ne partage pas la vision agricole", termine-t-il.

Valentin Doyen