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Hautes-Alpes: le surpâturage menace la faune et la flore d'après l'Office français de la biodiversité

La présence de troupeaux de moutons réduit de quatre à cinq fois la quantité d'espèces de papillons dans les Hautes-Alpes. L'Office français de la biodiversité demande un pastoralisme plus raisonné.

C'est un coupable insoupçonné. Le surpâturage fait de plus en plus de ravages dans les Alpes françaises. Depuis quatre ans, un agent français de la biodiversité suit l'évolution de la population des papillons de jour et son constat est sans appel: lorsque l'on compte 33 espèces dans une zone non pâturée, il y en a quatre à cinq fois moins dans les zones où l'on retrouve de grands troupeaux de brebis.

En conséquence: par le piétinement du sol et son assèchement, les insectes, les larves et les fleurs disparaissent du milieu.

"Le paysage des montagnes a été façonné pendant des siècles par l'action de l'homme. Aujourd'hui il s'agit de trouver un juste équilibre, il nous faut un pastoralisme plus raisonné", explique Philippe Guilhem, agent à l'Office français de la biodiversité.

Avant d'ajouter: "les troupeaux permettent d'aérer le milieu et de faire vivre les prairies, le pastoralisme est très important."

Toute la faune sauvage menacée

En partenariat avec l'association "CEN PACA", Philippe Guilhem répertorie les quantités de papillons pour évaluer l'impact du surpâturage sur les espèces mais aussi les quantités de fleurs que les papillons participent à polliniser.

"Les insectes et les fleurs sont à la base de l'alimentation de toute la chaîne du vivant, si on ne protège pas les prairies, c'est toute la faune sauvage qui en souffre", précise-t-il. 

La solution proposée est de diminuer le nombre de bêtes par troupeau et descendre dans l'étage subalpin et montagnard aujourd'hui presque abandonné aux forêts pour diminuer la pression sur l'étage alpin, le plus fragile, situé à plus de 2200 mètres d'altitude. 

Pour protéger le milieu et la biodiversité dans les montagnes, les données récoltées pourront un jour permettre d'intégrer la problématique des papillons de jour dans les politiques publiques.

Jérémie Cazaux