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Hautes-Alpes: la députée Pascale Boyer mise en cause par d’anciens collaborateurs pour son management

D’anciens proches de la députée Renaissance Pascale Boyer dénoncent le comportement et le management de l'élue gapençaise.

"Je vais mieux aujourd’hui mais ça été très dur, une grande déception parce que c’est un métier passionnant", témoigne un ancien collaborateur de Pascale Boyer dont l’expérience a volé en éclat. La députée Renaissance de la première circonscription des Hautes-Alpes est mise en cause par d’anciens collaborateurs dans un article de Libération paru ce mardi matin.

C’est à la fois ses compétences et ses méthodes de management qui sont remises en cause et dénoncées par d'anciens assistants parlementaires, d'ici ou de Paris, et d'ex-collègues lorsqu'elle était au département.

En 2022 à l’aube des élections législatives, le Canard enchaîné avait déjà consacré un papier au turn-over des assistants parlementaires, dans lequel la Gapençaise était déjà citée. Sans commune mesure avec l’article de Libération qui lui consacre un article.

"Je donne une chance aux jeunes"

La députée Renaissance des Hautes-Alpes explique le turn-over dans ses équipes par l’embauche de stagiaires pendant l’été qui font grimper le compteur du nombre de collaborateurs. "Je donne une chance aux jeunes du département", se défend-elle. Pour les autres, "ils sont partis pour d’autres projets, c’est leur choix", explique la Gapençaise.

Pour autant, plusieurs ont vu leur contrat d’assistant parlementaire s’arrêter plus rapidement que prévu, à la suite d'un licenciement ou d'une démission. Certains sont également partis en arrêt maladie avant leur licenciement. "Ça ne peut plus durer", disait un assistant parlementaire du premier quinquennat dans un SMS adressé à une ancienne collègue de Pascale Boyer.

"Elle n’a le pouvoir que dans son bureau", s’amuse une ancienne collaboratrice parlementaire, affirmant à BFM DICI avoir subi des éclats de colère. "C’est moi l’élue", rappelait la députée quand un de ses collaborateurs laissait entendre un désaccord. "Elle a écarté ceux avec qui elle a commencé, pareil pour son premier suppléant", développe l’ex-collaboratrice encore en colère.

"Éthiquement ce n’est pas possible"

"C’est facile de dénoncer sous couvert d’anonymat", répond la députée qui assure ne donner aucun crédit à ces témoignages. Pourtant dans les Hautes-Alpes, plusieurs élus ou anciens élus ont entendu parler ou recueilli les témoignages de ceux qui se disent "victime" de Pascale Boyer. "Je me souviens d’une crise d’hystérie au téléphone, elle a pété un câble", se souvient une ex-élue au département des Hautes-Alpes, "quand elle est arrivée je suis partie, elle a vraiment un côté toxique".

Comme l'affirme Libération, plusieurs élus confirment à BFM DICI que la députée est arrivée à l'Assemblée nationale grâce à un certain Christophe Castaner. À l’époque le futur ex-ministre de l’Intérieur s’occupait du recrutement des députés pour les élections de 2017. Et il voulait surtout faire très attention à ce que personne ne lui fasse de l’ombre, selon plusieurs élus, ce qui a guidé son choix Pascale Boyer.

Mais la plus grande incompréhension pour les anciens collaborateurs de l'élue, c’est sa réélection en juin 2022. La voix serrée un ancien proche de Pascale Boyer confie à BFM DICI : "Je ne comprends pas comment le président a pu la réinvestir après tout ça, éthiquement ce n’est pas possible". La déontologue de l'Assemblée nationale avait été saisie dès le premier mandat, sans suite donnée.

Pascale Boyer, elle, balaie ces accusations avec une phrase répétée à nos confrères de Libération comme à la rédaction de BFM DICI: "J’ai une exigence, dans le respect de mes collaborateurs."

Loïc Guerringue