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Gendarme, commerçante, sapeur-pompier… À la rencontre de trois femmes engagées des Alpes du Sud

BFM DICI est allé à la rencontre de trois femmes inspirantes des Alpes du Sud à l'occasion de la journée internationale des droits des femmes. Chacune avec un parcours propre mais toutes avec un engagement total.

À l'occasion de la journée internationale de lutte pour les droits des femmes ce vendredi 8 mars, BFM DICI est allé à la rencontre de trois femmes des Alpes du Sud, aux parcours variés et inspirants.

• Delphine Delanoy, commandante de la compagnie de gendarmerie

À Digne-les-Bains, porter l'uniforme n'est pas qu'une affaire d'hommes. Delphine Delanoy, à la tête de la compagnie de gendarmerie de Digne-les-Bains à 41 ans le prouve tous les jours.

Ce qui l'a amenée à embrasser ce métier? L'environnement familial, mais pas seulement: "Mon papa est un ancien militaire de l'armée de terre. Des valeurs m'ont été inculquées dès le plus jeune âge et j'avais vraiment envie de servir mon pays".

Formée au droit et aux sciences politiques, c'est finalement dans l'armée que Delphine Delanoy s'engagera. Elle devient sous-officière en 2007 et 17 ans plus tard, elle a pris du grade. Cette profession chronophage ne l'empêche pas d'avoir une vie de famille bien remplie. Elle est maman de deux enfants et dans la famille, c'est son compagnon, également gendarme, qui a pris la décision de rester au foyer.

Si les femmes aux commandes au sein de la gendarmerie nationale sont encore rares, les regards changent. "Ça a bien évolué, les femmes sont de plus en plus sur des postes à responsabilité". Aujourd'hui, 22% des effectifs militaires sont des femmes.

• Christelle Dany, femme sapeur-pompier aux multiples interventions

Du côté des Orres, à 47 ans, Christelle Dany est sergente-cheffe à la caserne et sapeur-pompier volontaire depuis 12 ans. Une fierté pour elle de se compter parmi les 33% de femmes sapeurs-pompiers dans les Hautes-Alpes.

"Je me rends compte que nous sommes de plus en plus de femmes dans les formations lorsque l’on passe des grades. J'ai même fait une formation où l'on était plus de femmes que d’hommes."

Pour elle, sa source de motivation au quotidien, c'est l'aide à la personne. Conventionnée par son employeur, Christelle se rend régulièrement disponible pour des interventions à des horaires compliqués.

Auparavant, caler ses disponibilités et sa vie de famille n'était pas chose facile. "C’est compliqué, c’est sûr, mais ça reste possible", assure-t-elle. "Le peu de temps que l’on peut donner pour les pompiers, c’est toujours ça. Ça permettra peut-être de faire une intervention." 

À la caserne, tous décrivent Christelle Dany comme une collègue souriante et efficace. En 2023, Christelle a été disponible 3.440 heures sur les Orres et a réalisé 91 interventions.

• Dominique Bernard-Reymond, symbolique "tourton d'Orcières"

Dans le Champsaur, les tourtons jouissent d'une belle renommée. Mais à Orcières, quand on parle de "tourton" on ne pense pas forcément à ces petits chaussons fourrés à la pomme de terre ou aux épinards, mais à Dominique Bernard-Reymond, commerçante dans la commune.

Plus connue comme "Tourton", voire "Tata Tourton" pour les plus affectueux, la vendeuse de souvenirs et Orcatuse pure souche porte ce surnom avec fierté. Mais alors d'où vient-t-il?

Comme souvent, c'est une petite anecdote qui laisse un nom pour la vie: "Quand elle était petite, elle vantait toujours les tourtons de notre mère, alors depuis c'est resté", explique sa grande sœur, Christine, qui travaille aussi dans la station.

Pour les commerçants, difficile d'imaginer Orcières sans "Tourton". Tout le monde l'aime. On loue son "sens de la fête", elle qui est décrite comme une "tata de cœur irremplaçable" et quelqu'un "d'ouvert à toutes et tous, comme sa boutique de souvenirs".

Souriante, drôle et toujours disponible depuis plus de 33 ans, Dominique rayonne toujours dans sa boutique de souvenirs. Elle est même parvenue à donner un autre sens au mot "tourton", sacré dans les Hautes-Alpes. Pas un mince exploit.

Laurie Charrié, Sandrine Baccaro et Julie Cedo