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Gap: quel avenir pour la navette autonome Néa après la reprise de la société Navya?

La question de l'avenir de la navette gapençaise se pose avec la reprise annoncée de la société Navya.

La question de l'avenir de la navette gapençaise se pose avec la reprise annoncée de la société Navya. - BFM DICI

Laissée à l'abandon depuis une panne quelques heures après sa mise en service en 2021, la navette électrique est au coeur d'un bras de fer dans lequel devra s'impliquer l'acquéreur de la société Navya.

Que deviendra la navette "Néa" de Gap? La navette électrique, présentée comme une véritable innovation technologique, était déjà tombée dans l'oubli en raison d'une panne survenue quelques heures après sa mise en service en 2021.

Aujourd'hui, la reprise annoncée de son constructeur, la société Navya, remet en lumière la question de l'avenir de cette navette électrique.

Un bras de fer depuis 2021

Mise en service en septembre 2021, la navette électrique devait circuler entre l'école Porte-Colombe et le stade nautique de Gap. Le tout en autonomie, sans chauffeur, grâce à des caméras et un GPS.

L'euphorie liée à la mise en place de ce nouveau service n'aura été que de courte durée, la navette étant rapidement tombée en panne, et faisant face à des difficultés liées à l'organisation de la route.

"Cette navette doit cohabiter avec une piste cyclable et donc des contraintes d'environnement", rappelait Sophie Désormière, alors présidente du directoire de Navya, sur BFM DICI en 2022. "Cette voie a une largeur de 2,50 m et la cohabitation doit être sécurisée entre les vélos et la navette, qui fait 2,10 m de large."

Concrètement, l'environnement n'était pas assez étudié pour permettre le bon fonctionnement de la navette dans le secteur défini par la ville de Gap, la piste cyclable n'étant pas assez large pour recevoir Néa.

Un bras de fer s'était alors engagé entre la société lyonnaise Navya et l'agglomération, qui se sont renvoyé la balle sur la responsabilité de cet échec depuis septembre 2021. Un échec qui s'est chiffré à 327.000 euros, financés par l'Union européenne, somme à laquelle ont dû s'ajouter 80.000 euros de travaux d'adaptation et de signalisation.

Le coût de fonctionnement supporté par l'agglomération s'élevait également à 48.000 euros par an. "Un gâchis immense", réagissait à l'époque Élie Cordier, porte-parole du groupe d'opposition "Gap autrement".

Navya reprise par l'entreprise Gaussin

L'avenir de la navette électrique est plus que jamais incertain, avec l'annonce mardi de la reprise de son constructeur, la société Navya. La proposition de reprise a été faite par l'entreprise Gaussin, constructeur de véhicules autonomes électriques ou à hydrogène pour le transport de marchandises en site fermé, en partenariat avec le Japonais Macnica, et a été acceptée par le tribunal de commerce de Lyon ce mercredi.

Cette reprise se caractérisera par la création d'une nouvelle entreprise qui reprendra les actifs de Navya et sera détenue à 51% par Gaussin et 49% par Macnica, rapportent nos confrères de 20 Minutes.

Cette offre, chiffrée à un prix de cession de 1,4 million d'euros, prévoit la reprise de 143 salariés de Navya, sur un peu plus de 200 actuellement.

Cette reprise n'efface toutefois pas les tensions entre la ville de Gap et la société constructrice de la navette électrique. Sollicité par BFM DICI, le vice-président de l'agglomération en charge des transports, Christian Hubaud, n'a pas souhaité réagir.

De son côté, le maire de Gap Roger Didier s'apprête à présenter prochainement sa refondation du schéma des transports, où il est question des bus ou encore de Centro, mais pas pour le moment de la navette Néa.

Valentin Doyen