Gap: les fournisseurs de granulés de chauffage face à une pénurie sans précédent

Avec des prix qui ont parfois doublé, certains fournisseurs en viennent à réduire leur marge pour éviter de pénaliser les consommateurs.

"Où acheter des sacs de granulés dans la vallée de l’Ubaye?" Ces dernières semaines, les messages des consommateurs affluent sur les réseaux sociaux. À l’approche de l’hiver, beaucoup cherchent à se procurer des pellets, des petits granulés de bois de chauffage.

Problème: les fournisseurs font face à une pénurie sans précédent, et sont en rupture de stock. À Gap, l'entreprise Girousse prévient ses clients: "Si vous percez le sac, je ne peux pas vous le changer, nous n'avons pas un sac d'avance." Elle ne prévoit ses prochaines livraisons de pellets qu'au mois de mars.

L'entreprise gapençaise assure même avoir dû limiter les quantités "à trente sacs par foyer", pour pouvoir répondre à la demande.

"On a plus que doublé le prix"

Une demande qui n'a cessé d'augmenter au cours des derniers mois. Face à l'inflation et à la crise de l'énergie, beaucoup de foyers se sont tournés vers les poêles à granulés, une méthode de chauffage censée être plus économique.

Mais avec l'augmentation de la demande, les pellets se font rares. "C'est un produit très en vogue, une demande qui a explosé au niveau de la France et de l'Europe", explique Stephens Cavinato, chauffagiste à Gap.

Les quelques sacs de granulés encore disponibles ont vu leur prix augmenter drastiquement.

"L'année dernière, on avait des sacs autour de cinq euros. Aujourd'hui, on est aux alentours des 10, 11, 12 euros pour certains. On a plus que doublé le prix."

Une conséquence assez lourde pour les foyers qui ont fait le choix d'investir dans ce type de chauffage. Et cette hausse des prix freine désormais ceux qui avaient pour projet de passer aux poêles à granulés.

Stephens Cavinato rapporte que certains chauffagistes ont vu "une baisse de 15 à 20%" des demandes d'installation de poêles à granulés.

De leur côté, les vendeurs de pellets sentent l'agacement des clients, "qui en plus du retard de livraison, voient les prix augmenter", explique l'entreprise Girousse. "Nous ne sommes pas responsables, les fabricants nous disent le sac vaut tant, vous le prenez ou vous ne le prenez pas."

Malgré tout, certaines entreprises ont fait le choix de baisser leur marge, afin de ne pas pénaliser les consommateurs.

Marianne Rey avec Laurène Rocheteau