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"Étiqueter des produits hors UE": les agriculteurs mènent des actions dans les grandes surfaces de Gap

Plusieurs actions dans les grandes surfaces de Gap ont été menées par les agriculteurs des Hautes-Alpes pour sensibiliser les consommateurs ce lundi 29 janvier. Lidl, Casino, Leclerc: la plupart des grandes enseignes étaient concernées.

Il est un peu plus de 10 heures quand une dizaine de tracteurs s’invitent sur le parking du Leclerc de Gap (Hautes-Alpes) ce lundi 29 janvier. "On va étiqueter du produit hors UE, qui ne respecte pas les normes françaises et se pencher sur les produits non tracés", indique le président des Jeunes Agriculteurs des Hautes-Alpes, Édouard Pierre, devant une cinquantaine d’agriculteurs venus de tout le département.

Tous armés d’un caddie, ils entrent dans le magasin. L’objectif: retirer des rayons les produits étrangers, sans les dégrader, puis les réétiqueter.

"Plus de pommes de l'étranger que des Hautes-Alpes"

"Si on prend la filière arboricole, on produit beaucoup de pommes dans le département. Quand on fait le tour des supermarchés, on trouve plus de pommes de l’étranger que de pommes des Hautes-Alpes", précise Édouard Pierre.

Et si la provenance des fruits et des légumes est souvent clairement indiquée sur l’étiquette, les agriculteurs pointent un manque de transparence sur certains produits transformés, comme la charcuterie.

"Vous voyez ce miel, c’est écrit en français, mais c’est du miel produit en Ukraine. Il a juste été emballé en France", pointe René Laurans, président de la FDSEA des Hautes-Alpes.

Un étiquetage qui pourrait tromper certains consommateurs pensant acheter français, mais se retrouvant avec un produit venu d’ailleurs. Même le président de la FDSEA s’est déjà fait avoir. "J’ai cru acheter du miel de Provence, et en lisant petit, il venait d’Ukraine", confie-t-il.

Les clients soutiennent la démarche

Dans le supermarché, les clients, venus faire leurs courses, comprennent pour la plupart le combat des agriculteurs.

"Ils ont été très corrects. Je me demandais ce qui se passait à l’extérieur du magasin. Ils m’ont dit que je pouvais entrer et faire mes courses", explique Nicole, venue d’Orcières.

Pour elle, "acheter français c’est important" et elle le fait quand elle en a l'occasion. "J’essaie dès que je peux me le permettre financièrement. Après, j’ai la chance de vivre seule. Pour les familles, ça peut être plus compliqué", concède-t-elle. Et d'ajouter: "Je soutiens la démarche".

Dans la ville des Hautes-Alpes ce lundi 29 janvier, d'autres opérations du genre ont également eu lieu dans les enseignes Lidl ou encore Casino. De nouvelles actions doivent être menées dans la semaine.

Julie Cédo