Émile: un habitant du Haut-Vernet raconte avoir vu le jeune garçon "quelques heures avant qu'il ne disparaisse"

Cloisonnés dans leur hameau depuis dimanche, des habitants du Haut-Vernet ont bien souhaité s’exprimer auprès de la rédaction de BFM DICI. Ils espèrent rapidement savoir ce qui est arrivé à Émile.  

Cet agriculteur vit depuis 43 ans dans la commune du Haut-Vernet, même s’il a récemment décidé de rejoindre le bas du village pour des raisons de santé. Pierre* a longtemps été employé communal, président de la fédération de chasse du secteur et connaît le territoire comme sa poche.

"Lors du crash de l’A320, c’est moi qui ait emmené les gendarmes sur place parce que je connaissais bien l’endroit", déclare-t-il.

Depuis la disparition du petit Émile, comme beaucoup de villageois, il est dans l'incompréhension.

"Un petit enfant en couche qui gambade"

"J’étais en bas, au village, au moment de la disparition, mais depuis, j’échange avec les gendarmes et les habitants. C’est une histoire complétement folle. On n’arrive pas à comprendre", souffle l’habitant qui connaît bien la famille du petit Émile.

"Des gens sans histoire. Qu’on croise souvent lorsqu’ils randonnent à pied, à vélo ou en cheval", précise-t-il.

De leur côté, Dédé et son épouse, habitants du Haut-Vernet, se souviennent encore avoir vu Émile, juste avant sa disparition. "C’était le matin, quelques heures avant qu’il ne disparaisse. Un petit enfant en couche qui gambade, comme on en a déjà vu beaucoup", se souviennent-ils. Au sujet de la famille du petit Emile, Dédé assure qu'il s'agit de "gens bien. Très religieux et pratiquants avec une éducation exemplaire".

"Le petit n’était d’ailleurs pas seul, il était avec ses oncles et tantes puisque c’est une grande famille", conclut Dédé.  

Disparition d’Emile, l’énigme après quatre jours de recherches

17:16

"Ils ont tout fouillé, même les congélateurs"

Une famille décrite comme très discrète et portée sur la religion. "Ce que font les gens, ça les regarde. Si certains les trouvent bizarres, soit, mais attention à ne pas déballer des 'conneries' sans savoir", prévient Pierre, l’agriculteur.

Lui, comme de nombreux autres habitants du secteur, ont été entendus par les enquêteurs.

"Ils ont tout fouillé dans les maisons, même les congélateurs", indique Pierre.

Dès dimanche, il a aidé les gendarmes à ratisser la zone. "On a tout fait. Je les ai même menés à la cabane que les enfants aiment explorer. Rien. Toujours rien", désespère-t-il. Concernant la piste de l'accident de la route maquillé, Pierre n’y croit pas: 'Il n’y a quasiment personne dans ce hameau. On aurait retrouvé du sang. Un impact sur un véhicule. Non, ça ne tient pas".

"Sachant que nous avons tout ratissé et qu’un enfant en couche ne peut pas faire des kilomètres à pied, il ne peut y avoir qu’un adulte qui puisse être à l’origine de cette histoire", estime-t-il.

"J’ai cherché, recherché et accompagné les enquêteurs sur un terrain que je connais parfaitement", confie également, amer, Dédé, qui a encore des trémolos dans la voix.

"Avec tout ce qu’on a fait, si le petit était encore là, on l’aurait retrouvé. Alors il n’y a plus 36 solutions: l’enlèvement ou l’accident ", déclare le villageois.

"C'est trop dur pour nous"

En vacances comme à leur habitude dans les Alpes-de-Haute-Provence, Christian et Roselyne Blanc préfèrent eux désormais partir. "Nous étions venus pour les vacances comme chaque année. Là, on a fait les valises et on rentre sur Marseille. On a prévenu les gendarmes. C’est trop dur pour nous", explique Christian.

Et de poursuivre: "ici, c’est la famille. Tout le monde se connaît. Tout le monde se fréquente. Comment pourrait-on imaginer une telle affaire au Haut-Vernet. Nous sommes tout simplement anéantis", se désole le Marseillais.  

Selon nos informations, Émile n’était en effet pas seul avec ses grands-parents. De nombreux oncles et tantes étaient présents pour ce week-end au Haut-Vernet. En tout, une dizaine d'individus étaient dans la maison familiale durant le week-end sans savoir précisément combien de personnes étaient dans la bâtisse au moment de la disparition d’Émile.  

*Le prénom a été modifié.

Valentin Doyen