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Briançon: un homme condamné à 4 mois de prison pour des violences sur sa compagne

La balance de la Justice

La balance de la Justice - Damien Meyer-AFP

L'homme était jugé ce mercredi pour des violences conjugales remontant au 15 septembre. La victime avait toutefois dénoncé des violences antérieures.

Un homme afghan a été condamné à 4 mois d'emprisonnement avec maintien en détention au palais de justice de Gap ce mercredi, pour des violences volontaires sur sa conjointe. Cette dernière avait reçu trois jours d'incapacité de travail.

Giflée devant les bénévoles du Secours populaire

Le 15 septembre dernier, le couple afghan âgé de 24 et 25 ans, vivant dans un foyer pour demandeurs d'asile à Briançon, s'est rendu au Secours populaire. Sur place, l'homme s'est énervé car sa compagne ne portait pas assez de sacs de nourriture. Il l'a ensuite giflée devant les bénévoles, avant de la tenir violemment par le bras.

Le soir même, la jeune femme s'est rendue au commissariat de Briançon, expliquant qu'une fois à leur domicile, son conjoint aurait tenté de l'étouffer avec un coussin, stoppé par un appel de son frère. Il l'avait ensuite mise à la porte du logement.

Après une enquête de voisinage, un voisin présent a dit ne rien avoir vu ou entendu. Lors d'une première audition, l'accusé a assuré n'avoir jamais frappé son épouse. Ce mercredi, lors de l'audience, il est toutefois revenu sur cette déclaration, affirmant avoir mal compris la question à cause de l'interprète qui l'accompagne, car il ne parle pas français.

La victime a décrit des violences antérieures

La victime n'était quant à elle pas présente pour l'audience à Gap ce mercredi, craignant pour sa sécurité. Accompagné d'un traducteur, l'accusé a expliqué que sa conjointe était elle-même énervée le jour des faits, et que ce serait elle qui aurait commencé à le frapper en premier. Il lui aurait alors mis une gifle "en bas de la joue, pour ne pas trop lui faire mal".

La victime avait toutefois décrit d'autres violences précédant celles au Secours populaire de Briançon. Elle avait notamment mentionné des étranglements avec du cellophane, des coups de poing et de pied, expliquant que son mari "faisait tout pour éviter les marques, pour ne pas éveiller les soupçons de travailleurs sociaux".

La victime avait également dénoncé des violences sexuelles, verbales, ainsi que des menaces de mort. Elle avait expliqué être surveillée par son mari, qui détruisait toutes photos et messages sur son téléphone portable.

Les travailleurs sociaux ont exprimé leur inquiétude

De son côté, l'accusé s'est défendu lors de l'audience en affirmant que les rougeurs sur le corps de la victime étaient dues à des allergies de peau. Il a accusé les travailleurs sociaux "d'influencer" sa compagne, assurant qu'elle ne souhaitait pas réellement qu'il aille en prison.

"Je n'ai jamais commis de crimes dans ma vie, je ne peux pas supporter la prison, mais je ferais tout le reste" dit-il à la barre. 

Les travailleurs sociaux en question se sont dits très inquiets pour la sécurité de la victime. Malgré avoir changé la carte de SIM de son téléphone portable, a continué de recevoir des appels de son mari et d'autres connaissances originaires d'Afghanistan, dont certaines feraient partie des Talibans, ont expliqué les agents sociaux.

Pour sa sécurité, la victime a été secrètement relogée ailleurs.

Fanny Pechiney