Briançon: la justice rejette la demande de "Tous Migrants" sur l'ouverture d'un nouveau lieu d'accueil
Le jugement était attendu vendredi dernier. Il est finalement tombé ce mardi. La justice a rejeté l'une des demandes principales de l'association "Tous Migrants": l'ouverture par la préfecture des Hautes-Alpes d'un nouveau lieu d'accueil pour héberger les exilés à Briançon après la fermeture "pour des raisons de sécurité" des Terrasses Solidaires, le 25 octobre dernier.
Expliquant que rien ne s'opposait à la réouverture de ce refuge, le juge a indiqué que l'association ne "justifiait pas d'une "situation d'urgence".
Le tribunal administratif de Marseille estime que les Terrasses Solidaires disposent d'"une capacité d'accueil supérieure au nombre de personnes actuellement présentes sous la tente installée par Médecins du Monde" et "qu'aucun motif, ni matériel ni juridique, ne fait obstacle à sa réouverture immédiatement dès lors que sa fermeture n'a été demandée par le propriétaire du local uniquement au motif que sa capacité d'accueil avait été, par le passé, considérablement dépassée".
Jusqu'à 200 exilés s'y étaient regroupés, alors que le lieu peut en théorie accueillir 80 personnes. Depuis l'évacuation, plusieurs dizaines de migrants ont dû passer des nuits dans le hall de la gare ou dans une église, quand d'autres ont quitté Briançon.
"Un problème qui doit être maîtrisé par l'État
"C'est la première fois qu'une juridiction se défausse sur une association pour gérer un problème qui doit être maîtrisé et assumé par l'État", regrette maître Vincent Brengarth, l'un des deux avocats de "Tous Migrants".
Avant de poursuivre: "le juge estime qu'il n'y a pas urgence et que l'association n'a qu'à rouvrir les Terrasses Solidaires. Cela paraît incroyable sachant que la situation actuelle est une d'une urgence absolue".
Le tribunal a également rejeté la demande de l'association d'autoriser la Croix-Rouge à effectuer des tests PCR ou antigéniques et d'organiser des transports publics permettant aux exilés de quitter le Briançonnais.
Dans un communiqué publié ce mardi, la préfète des Hautes-Alpes souhaite que cette décision permette un retour à une situation apaisée.