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Briançon: des parents d'élèves réclament la fermeture d'un squat à proximité d'écoles

Vue de la ville de Briançon (image d'illustration).

Vue de la ville de Briançon (image d'illustration). - BFM DICI

Le squat Le Pado, actif depuis mi-août, est pointé du doigt par les parents d'élèves des écoles primaires, qui dénoncent des soucis d'hygiène. Ils ont lancé une pétition qui a récolté près de 200 signatures.

Près de 200 signatures récoltées en trois semaines. La pétition lancée par les parents d'élèves de l'école primaire la Mi-Chaussée pour demander la fermeture du squat Le Pado prend de l'ampleur à Briançon (Hautes-Alpes).

"Il faudrait que la justice et l'Etat fassent tout ce qu'il faut pour les reloger ailleurs plutôt que les laisser à côté d'une école, on ne les connaît pas, on ne sait pas combien ils sont, ça ne va pas", explique Michelle auprès de BFM DICI.

Un appel à évacuer le site

Depuis quelques semaines, le squat Le Pado, actif depuis la mi-août, est pointé du doigt par les parents des écoles primaires de Mi-Chaussée et des Artaillauds. Ces derniers dénoncent un déficit sécuritaire et des atteintes à la pudeur dans cet espace où sont accueillis chaque jour des dizaines de migrants.

Au travers de cette pétition, les parents d'élèves lancent un appel aux autorités pour évacuer le site. Pour Gérard, venu accompagner son petit-fils, la proximité du squat, dépourvu d'eau et d'électricité, pose clairement des problèmes d'hygiène.

"En réalité, il y a pas mal de papiers qui traînent, il faut être honnête, ce n'est pas très bien pour les gamins, indique ce grand-père. Des trucs sont jetés dans la cour d'école".

Dans leur pétition, les parents d'élèves signataires remettent en question la sécurité des enfants et soulignent de graves problèmes d'hygiène et d'atteinte à la pudeur. "Depuis leur cour de récréation, les enfants peuvent voir les migrants déféquer dans la cour du bâtiment voisin".

"On instrumentalise nos gamins"

Pour une parent d'élève, qui a souhaité conserver son anonymat, au contraire, il n'y aurait pas à s'inquiéter. “Oui il y a un problème sanitaire, mais ça ne met pas en danger nos enfants”, explique-t-elle.

"J'ai l'impression qu'on instrumentalise nos gamins dans cette histoire, mon fils ne m'a rien signalé de particulier, on devrait accueillir ces gens dignement plutôt que de leur couper l'eau et l'électricité”, poursuit-elle.

Même son de cloche du côté de l'association Tous Migrants qui milite pour le droit des réfugiés depuis 2016. Pour ces associatifs, un accueil digne des migrants permettrait de mettre un terme aux inquiétudes des Briançonnais.

"Ils sont considérés comme un danger, mais ce sont les exilés qui subissent cette situation, ce sont eux qui meurent dans la montagne et sont blessés. Ce sont eux qui n'ont pas accès à l'eau ni à un logement digne", estime Anne Gauthier, co-présidente de l'association.

"L'Etat ne respecte pas ses obligations en termes d'hébergement d'urgence à Briançon et c'est nous les solidaires qui sommes criminalisés", ajoute la militante.

La mairie de Briançon espère une évacuation du squat

Début octobre, sur requête du propriétaire du bâtiment squatté, le docteur Fadel Faraj, la justice a notifié l’évacuation de l'ancien centre médical "Les Jeunes Pousses" dans un délai de deux mois, laissant donc la possibilité aux squatteurs et aux migrants de bénéficier de la trêve hivernale.

Pour le maire de Briançon Arnaud Murgia, cette décision de justice donne raison aux squatteurs.

"C'est une décision que je trouve insupportable à titre personnel, détaille l’élu. On donne raison aux squatteurs plutôt qu'aux écoliers, je ne la comprends pas et il va de soi que, si je parviens à trouver un moyen juridique d'accélérer l'expulsion avant le mois d'avril, je le ferai.”

Et d’ajouter: “Je suis là pour protéger la population, ce squat est pris par des activistes qui ne sont pas là par humanisme, mais parce qu'ils ont une certaine idée du désordre.” La trêve hivernale en France prendra fin le 31 mars 2024.

Jérémie Cazaux