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Blocage de l'Espace Lumière: des maires de l'Ubaye demandent la démission de Sophie Vaginay-Ricourt de la communauté de communes

Sophie Vaginay-Ricourt, présidente de la communauté de communes Ubaye Serre-Ponçon et maire de Barcelonnette.

Sophie Vaginay-Ricourt, présidente de la communauté de communes Ubaye Serre-Ponçon et maire de Barcelonnette. - BFM DICI

Depuis plusieurs jours, la présidente de la communauté de communes Ubaye Serre-Ponçon est critiquée et accusée par Éliane Barreille et Renaud Muselier de faire obstruction à l'Espace Lumière entre Pra Loup et La Foux d'Allos.

Sophie Vaginay-Ricourt s'enfonce encore plus au cœur de la tempête. Neuf maires sur les treize communes que compte la communauté de communes Ubaye Serre-Ponçon ont demandé qu'elle démissionne de son poste de présidente, dans un communiqué diffusé ce jeudi.

Ils accusent la maire de Barcelonnette d'avoir plongé la vallée dans "un chaos", d'avoir des "agissements autocratiques et égoïstes" et un "comportement irresponsable et isolé".

"Nous (...) souhaitons exprimer notre total soutien et nos vifs remerciements à la présidente du département des Alpes-de-Haute-Provence ainsi qu'au président de la région Sud qui ont su, grâce à leur proximité et leur vision de bon sens, se positionner en soutien de notre territoire", peut-on lire dans le communiqué.

Accusée de faire obstruction à l'Espace Lumière

Depuis mardi, Sophie Vaginay-Ricourt est critiquée et accusée par Éliane Barreille et Renaud Muselier de faire obstruction à l'Espace Lumière entre Pra Loup et La Foux d'Allos. Un avis que partagent les maires de plusieurs communes de l'Ubaye.

"L'attitude de cette dernière (Sophie Vaginay-Ricourt, ndlr) a conduit à un cruel revirement de situation concernant le projet de l'espace lumière, projet ambitieux et d'avenir pour les vallées de l'Ubaye et d'Allos", assurent-ils.

Les signataires du communiqué tiennent à rappeler que les élus communautaires ont donné leur accord au projet l'année dernière et que "le bureau réuni le 11 septembre 2023 avait apporté un soutien clair au grand projet de l'espace Lumière".

"La présidente de la CCVUSP a choisi de nier le choix démocratique exprimé par les élus, plongeant ainsi de façon unilatérale non pas une, mais deux vallées dans un tourbillon dangereux pour notre avenir commun!", regrettent-ils.

"Une décision solitaire"

Ils dénoncent un choix "dévastateur pour notre économie de montagne; ravageur pour leur attractivité", une décision "solitaire" et "anti-démocratique" qui "impactera l'ensemble des habitants, des commerçants, des hôteliers, restaurateurs, professionnels de la neige et plus largement tous ceux qui attendent avec espoir la concrétisation de cette ambition que porte l'Espace Lumière et la perspective des Jeux olympiques d'hiver".

Se disant en "ferme et totale opposition" avec les propos de la présidente de la communauté de communes Ubaye Serre-Ponçon, les maires demandent sa démission pour retrouver "un fonctionnement démocratique, apaisé, respectueux de chacun et un esprit constructif".

Les maires de Val-d'Oronaye, Faucon-de-Barcelonnette, la Condamine-Châtelard, Saint-Pons, le Lauzet-Ubaye, les Thuiles, Uvernet-Fours, Saint-Paul-sur-Ubaye et d'Ubaye-Serre-Ponçon sont tous signataires de ce communiqué.

Ils ne sont pas les premiers à demander la démission de Sophie Vaginay-Ricourt: Renaud Muselier lui a également demandé de quitter l'ensemble de ses délégations à la région.

La maire de Barcelonnette se défend

La maire de Barcelonnette a quant à elle tenu à répondre aux critiques dans un long message posté sur les réseaux sociaux ce jeudi, dénonçant un "déchaînement" et appelant "tout le monde à retrouver un peu de lucidité".

"Contrairement à ce que l’on veut faire croire, ce n’est pas un positionnement caricatural et personnel. Je respecte aujourd’hui la parole des élus de la vallée qui s’interrogent à juste titre sur l’opacité financière de cette opération et qui subissent des pressions énormes actuellement", écrit Sophie Vaginay-Ricourt.

Cette dernière a assuré, sur BFM DICI, vouloir "uniquement des garanties financières" afin que les communes de l'Ubaye n'aient pas à "payer les difficultés financières du Val d'Allos".

Marine Langlois