Avalanche près de l'Everest: trois alpinistes français disparus

Les alpinistes tentaient d'escalader un sommet d'environ 6000 mètres. Tous trois faisaient partie d'une équipe d'alpinistes de haut niveau, le "Groupe Excellence Alpinisme National". L'un des disparus est originaire de Briançon, dans les Hautes-Alpes, un autre de Nice. Des secouristes ont été dépêchés sur place.

Trois alpinistes français ont disparu après qu'une avalanche a frappé l'endroit où ils se trouvaient non loin du mont Everest, au Népal, a rapporté un journal local ce dimanche. D'après des informations du Dauphiné Libéré confirmées auprès de BFMTV, Thomas Arfi, qui dirigeait le groupe, habite à Nice. Il était accompagné de Gabriel Miloche, originaire de Briançon et de Louis Pachoud, de Chambéry.

D'après les informations de BFMTV, recueillies auprès de la Fédération française des clubs alpins (FFCA), les trois alpinistes faisaient partie du GEAN, soit le "Groupe Excellence Alpinisme National" et étaient partis le 30 septembre dans la région du Khumbu pour gravir des sommets vierges de l'Himalaya.

Les alpinistes tentaient d'escalader le Mingbo Eiger, un sommet d'environ 6000 mètres, proche de l'Everest, selon le Himalayan Times. Les secours ont retrouvé leurs tentes et du matériel d'alpinisme dimanche matin.

Des alpinistes très expérimentés

Selon Nicolas Reynaud président de la Fédération française des clubs alpins et de montagne, invité sur BFMTV ce dimanche, ces trois alpinistes s'étaient extraits d'une équipe de huit membres qui s'était scindée en deux groupes, "les cinq autres membres du groupe qui n'étaient pas sur la même zone ne sont pas concernés par l'accident" a-t-il affirmé. Il a par ailleurs dressé le profil des alpinistes recherchés:

"Ce sont des gens très très expérimentés, dont deux professionnels de la montagne ou en cours de formation à l'école nationale de ski et d'alpinisme" a détaillé Nicolas Reynaud. D'après le président de la fédération, les trois sportifs faisaient partie du fleuron de l'alpinisme français: "C'est le genre de groupes qui permettent aux alpinistes de haut niveau de notre pays d'aller explorer encore des ascensions inédites sur l'ensemble de la planète."

Un responsable du ministère du Tourisme a déclaré au journal que ces alpinistes n'avaient pas demandé d'autorisation, ce qui est obligatoire avant de se lancer dans une escalade.

Opérations d'envergure

Les recherches ont été lancées quand les autorités ont été contactées par les familles des alpinistes, inquiètes de ne pas avoir de nouvelles. La Fédération française des clubs alpins a apporté quelques éléments à BFMTV quant au déroulement des faits et aux premières recherches. Les alpinistes ont entamé leur ascension mardi dernier, avec à leur actif une journée de repérage visant à évaluer les conditions d'enneigement et vérifier la météo. L'escalade devait durer quatre jours.

Mardi, au soir, un contact téléphonique a d'ailleurs été établi avec eux depuis leur bivouac. Cette première journée s'était déroulée sans problème. Mais cette communication correspond aux ultimes nouvelles données par les alpinistes. La fédération a alors décidé de lancer les recherches:

"On a affrété un hélicoptère pour faire les reconnaissances nécessaires, reconnaissances qui ne s'avèrent pas positives" a expliqué Nicolas Reynaud sur BFMTV. "Il y a également des opérations de secours d'envergure, vous imaginez que ce n'est pas aussi simple que dans les Alpes ou en Europe, pour aller chercher des gens disparus, on suspecte la disparition suite à une avalanche dans une face assez raide."

Du matériel retrouvé sur place

Auprès du Dauphiné Libéré, Stéphane Benoist, le responsable du GEAN, a également expliqué que l'hélicoptère avait repéré "des traces de matériel au pied de la paroi. Demain, des secouristes népalais vont y aller, la météo s'annonce bonne pour intervenir. On sait que c'est dangereux, mais on est dévasté", a-t-il déclaré. Les photos aériennes prises par la société Kailash Helicopter Services permettent par ailleurs de voir le matériel retrouvé sur place.

"Nous avons envoyé une équipe de cinq guides de montagne très expérimentés. Ils sont en route et démarreront les opérations de recherche lundi", a également promis le président de l'association nationale népalaise des guides de montagne, Ang Norbu Sherpa.

Du matériel a été repéré sur place par l'hélicoptère affrété par la fédération © Kailash Helicopter Services

Les alpinistes ont recommencé à venir au Népal, après une fermeture complète l'an dernier en raison de la pandémie qui a dévasté l'économie de ce pays de 30 millions d'habitants, très dépendante du tourisme. Le Népal a rouvert en septembre le pays aux touristes, dispensant de quarantaine ceux qui sont vaccinés.

Mélanie Vecchio avec BFMTV et AFP avec AFP