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Alpes du Sud

Hautes-Alpes: la mort d'une chienne ravive les tensions autour d'un ancien élevage à Manteyer

Un chien photographié à Manteyer, où un élevage suscite de vives tensions.

Un chien photographié à Manteyer, où un élevage suscite de vives tensions. - BFM DICI/Témoins

Une beagle de dix ans a été dévorée par deux "chiens-loups" en divagation au lieu-dit Les Allemands. Les deux chiens se sont échappés d’une maison occupée par une famille déjà lourdement condamnée pour maltraitance animale.

C’est peut-être la goutte de trop. Une chienne beagle de dix ans a été dévorée par deux autres chiens en divagation dans une propriété privée, a appris BFM DICI ce jeudi. Les faits se sont déroulés mercredi au lieu-dit Les Allemands, sur la commune de Manteyer.

"Personne n’a rien pu faire. Les deux chiens ont quitté la maison d’à côté et ont foncé sur ma chienne qui n’a eu aucune chance", raconte Lionel, le propriétaire du beagle, qui avait laissé son animal chez ses parents.

"Ma plus vieille fille de cinq ans est traumatisée. Mes parents aussi. Nous n’allons pas en rester là", promet la victime qui a déposé plainte en gendarmerie de Veynes. Les deux "chiens-loups" ont profité d’un portail ouvert pour s’échapper de la maison voisine, occupée par une famille récemment condamnée par la justice pour mauvais traitements sur des animaux.

34 chiens saisis

En octobre dernier, Jean-Pierre, Lara et Théo A. ont écopé de peines de prison avec sursis et de lourdes amendes pour une série d’infractions dans le cadre d’un élevage à Manteyer. Ils étaient poursuivis pour 24 infractions allant de la maltraitance animale à des ventes irrégulières de chiens.

En août 2020, 34 chiens avaient été saisi dans leur refuge. Outre la prison avec sursis et les amendes, le père et les deux enfants ont aussi été condamnés à l’interdiction définitive de détenir des animaux domestiques. Sauf que la réalité semble tout autre.

"Il y a au moins sept chiens qui se battent et aboient nuit et jour dans cinquante mètres carré. Personne ne s’en occupe. Des chiots aussi viennent d’arriver. Nous sommes face à des gens condamnés qui continuent tout de même leur petite tambouille", indique un voisin qui souhaite rester anonyme, tellement la situation est tendue sur place.

Pétition, plaintes, signalements aux autorités, beaucoup d’habitants de Manteyer se mobilisent depuis de longs mois sans que la situation ne bouge assez vite, selon eux.

La famille regrette

"Imaginons que ce soient mes filles dans le jardin. Imaginons que ces chiens pas surveillés se jettent sur quelqu’un dans le village. Qu’est-ce qu’il se passera? Je pense que cela va mal finir", regrette Lionel, qui a décidé d’écrire au procureur ainsi qu’à la préfecture des Hautes-Alpes. "Rien n’a changé. C’est à se demander ce que les autorités attendent", se désole Guy Jullien, l’ancien maire de Manteyer qui avait initié toutes les procédures.

Contactée par la rédaction BFM DICI, Lara A. regrette cet évènement malheureux tout comme la tension qui règne dans la commune. "Je ne suis ni la propriétaire des chiens, ni même la locataire. J’ai juste été agressée par un des voisins alors que la météo est la cause initiale de ce triste évènement", indique-t-elle.

"Nous sommes troublés et désolés", renchérit son père, Jean-Pierre A. Le vent violent serait en effet à l’origine de l’ouverture du portail, ce qui a entraîné la fuite des deux "chiens-loups".

"Les chiens m'appartiennent et j'ai le droit d'en avoir car j'ai fait appel des condamnations en première instance. Je trouve néanmoins bizarre que ma fille soit partie avec le portail fermé et qu'à son retour, le portail était défoncé", doute l'intéressé. 

A noter que selon le Dauphiné Libéré, Lara et Jean-Pierre A. comparaîtront le 24 février prochain pour escroquerie dans le cadre d’une vente de chien. Plusieurs membres de la famille sont aussi convoqués le 21 février 2022 devant la justice pour répondre de maltraitance sur les chevaux saisis en octobre 2020.

Valentin Doyen