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Alpes-de-Haute-Provence: une Maison de protection des familles à l'écoute des victimes

La Maison de protection des familles à Digne-les-Bains.

La Maison de protection des familles à Digne-les-Bains. - BFM DICI

Le lieu a été inauguré par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin à Digne-les-Bains en mai 2021. Un dispositif essentiel pour aider les victimes de violences intrafamiliales qui sont toujours en augmentation.

285 cas de violences conjugales ont été enregistrés entre janvier et novembre cette année dans les Alpes-de-Haute-Provence. Un chiffre en nette augmentation par rapport à 2022, où 236 cas ont été comptabilisés.

Pourtant, des efforts ont été réalisés pour libérer la parole des victimes, comme à Digne-les-Bains où, à quelques pas de la caserne dans un immeuble dont on ne soupçonne pas à première vue le lien avec la gendarmerie, s'est installée en 2021 la Maison de protection des familles.

"L'enfant est en confiance"

A l'intérieur d'une pièce au style épuré, trois canapés en velour coloré la compose avec au fond de la pièce une caméra. C'est un espace qui ne ressemble pas à un bureau de gendarmerie, et pourtant, c'est dans cette pièce que sont entendus les enfants victimes de violences intrafamiliales ou de harcèlement.

L'objectif est d'instaurer un climat de confiance afin d'aider les victimes à parler. "Ca aide beaucoup" explique Sandrine Pierre-Bes, cheffe de la Maison de protection des familles.

"Lorsqu'ils arrivent, les enfants savent qu'ils parlent à un gendarme mais nous les accueillons en civil. Avant il y avait la salle Mélanie pour les recevoir mais on n'avait pas tout cet environnement qui fait que l'enfant est en confiance". 

Plus de 150 enfants entendus

En 2023, 151 enfants ont été entendus dans cette pièce, un chiffre en augmentation, comme le nombre de cas de violences intraconjugales, qui peut s'expliquer par une libération de la parole  accompagnée d'un protocole plus strict mis en place par le parquet des Alpes-de-Haute-Provence.

"En l'absence même de plainte et même juste en cas de suspicion de violences nous sommes obligés, et nous le faisons, d'en aviser le parquet" explique le lieutenant-colonel Stéphane Cario, officier prévention partenariat.

Quatre militaires composent cette unité spécialisée qui vient en renfort des brigades du département. Ils sont assistés d'une intervenante sociale a pour mission d'accompagner les victimes.

"Il y a beaucoup de choses qui peuvent faire peur et j'essaie de faciliter l'accompagnement global de la victime pour qu'elle puisse passer le pas et parler de ce dont elle est victime", explique Sophie Cremades, intervenante sociale en police et gendarmerie.

Au-delà de cet établissement, les gendarmes font aussi de la sensibilisation au sujet des violences intrafamilliales.

Laurie Charrié