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Alpes-de-Haute-Provence: mobilisation pour empêcher l'expulsion d'une famille à Malijai

Après une demande de droit d'asile déboutée en mai dernier, le couple et ses deux enfants sont désormais dans l'obligation de quitter le territoire français sur ordre de la préfecture.

Une famille bientôt à la rue dans les Alpes-de-Haute-Provence. Leila, Rustam et leurs deux enfants font actuellement face à une procédure d'expulsion à Malijai. Après avoir vu leur demande de droit d'asile déboutée en mai dernier, ils sont désormais dans l'obligation de quitter leur logement et le territoire français sur ordre de la préfecture. Ils ne disposent plus d'aucun recours.

Une situation qui alarme de nombreux parents d'élèves et syndicats enseignants. Cela fait maintenant deux ans et demi que cette famille a trouvé refuge dans le village de Malijai, non loin de Digne-les-Bains.

Après avoir précipitamment quitter la Géorgie en 1999 à la suite d'une vendetta, elle redoute aujourd'hui d'être contrainte d'y retourner. "J'ai très peur en restant ici. J'ai peur de voir arriver les forces de l'ordre et qu'il me ramène en Géorgie où nous avons des problèmes avec une famille. Elle pourrait me tuer moi ou mes enfants", confie au micro de BFM DICI Leila, la mère.

"Nous ne pouvons pas rentrer. J'ai deux enfants et je ne sais pas où je vais vivre", témoigne cette dernière sur notre antenne.

"Nous avons vocation à accueillir tous les élèves, sans distinction"

Leur première demande d'asile a été effectuée en décembre 2021. Depuis ces dernières années, les deux enfants de cette famille, âgée de 8 et 10 ans, sont scolarisées au sein de l'école élémentaire. Une situation d'expulsion jugée inacceptable par la communauté éducative. "Nous avons vocation à accueillir tous les élèves, sans distinction. Le droit à l'éducation fait partie des droits fondamentaux" explique Gweltaz Broudic, le représentant de l'intersyndicale FSU, UNSA et Sud-Education 04.

"Nous refusons que ces deux élèves soient chassées d'une école et d'une situation stable et sécurisante", poursuit ce dernier.

Depuis ces dernières semaines, un comité de soutien a été créé à l'initiative des parents d'élèves. Des habitants qui tentent de les aider dans leurs démarches. "On essaye d'intervenir auprès du centre d'hébergement car ils n'ont pas de solution. On essaye de communiquer avec les administrations" indique Roxanne, membre du comité. 

Aujourd'hui, tous souhaitent interpeller les élus et les autorités pour éviter que cette famille ne se retrouve à la rue. Ils espèrent une réponse avant le CDEN (le comité départemental de l'éducation nationale) qui doit se tenir la semaine prochaine à Digne-les-Bains. 

Barbara Tornambé