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Alpes-de-Haute-Provence: le soulagement des producteurs de lavandes après le vote d'un amendement en leur faveur

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(image d'illustration) - BFMTV

Pour les lavandiculteurs et les producteurs d'huiles essentielles en général le combat a été long mais ils sont désormais soulagés. Depuis plusieurs années la réglementation européenne menaçait les huiles essentielles en voulant les classer en produits toxiques.

À l'été 2021, des panneaux indiquant "lavande en danger" avaient fleuri en même temps que les fleurs bleues dans toutes les Alpes-de-Haute-Provence.

Sous l'impulsion du syndicat Plantes à parfum, aromatiques et médicinales (PPAM), la profession s'était engagée avec des élus dans un combat: celui de protéger la lavande d'une classification en produit toxique. Ce mercredi, un amendement a été voté au niveau européen et va épargner la filière.

"C'est une très bonne nouvelle car ça fait des années qu'on travaille pour arriver à ce résultat", explique Alain Aubanel, président du syndicat PPAM de France à BFM DICI.

"Ce qui a fait pencher la balance c'est que les gens ont compris que les produits naturels n'avaient rien à voir avec des produits chimiques", poursuit-il. Avant d'ajouter: "C'est juste que le bon sens est revenu. Même si c'est une bonne réglementation, si elle n'était pas amendée, on ne pouvait plus utiliser des produits naturels."

"Une première avancée"

Laurent Depieds, président de la FRSEA et de la FDSEA 04, estime également que la nouvelle est bonne. "C'est une première avancée mais maintenant il faut que les choses se posent et soient conclues, on espère que cette bonne nouvelle va se pérenniser", affirme-t-il.

Un avis partagé par le président de la PPAM. "On ne peut pas dire que la filière est sauvée mais on a franchi un cap énorme puisque la commission européenne a validé le fait qu'une huile essentielle ne peut pas être traitée comme un produit chimique ni de synthèse", ajoute ce dernier.

Des "enjeux historiques"

Si les détails de l'amendement ne sont pas encore connus, cela reste une véritable avancée. "C'est la prise en compte du naturel et le fait que l'huile essentielle doit être distinguée des produits pétrochimiques, c'est un coup de souffle sur la production et qui va rassurer tout le monde parce qu'il y avait de vraies inquiétudes de la part des acheteurs", explique Laurent Depieds. 

Un amendement d'autant plus important pour le département des Alpes-de-Haute-Provence. "Il y a des enjeux historiques d'économie locale, donc le fait que cette réglementation protège les huiles essentielles ça permet de défendre le territoire" conclue Laurent Depieds.

Il rappelle que la région Provence-Alpes-Côte d'Azur et les Alpes-de-Haute-Provence produisent plus de 60% de la production nationale de lavandes et de lavandins.

Laurie Charrié