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Alpes-de-Haute-Provence: 30 alertes à la bombe en un mois dans les collèges, l'enquête se poursuit

Le préfet des Alpes-de-Haute-Provence a rappelé que les auteurs de fausses alertes à la bombe s'exposaient "à des sanctions très lourdes".

Un phénomène national et local. Depuis le 6 novembre dernier, 30 fausses alertes à la bombe ont été comptées dans 16 établissements scolaires des Alpes-de-Haute-Provence. La préfecture, le représentant de l'Éducation nationale et le procureur ont rappelé, dans la matinée de ce mardi 28 novembre, que toutes les alertes étaient prises au sérieux.

"À chaque fois, nous avons fait une levée de doute, vérifié avec les forces de l'ordre et les équipes éducatives qu'il s'agissait de fausses alertes, mis à l'abri les enfants, mais maintenant stop aux mauvaises plaisanteries", assure Marc Chappuis, préfet des Alpes-de-Haute-Provence.

"Des sanctions très lourdes"

Ce dernier rappelle que les auteurs de ces actes "s'exposent à des sanctions très lourdes". "On parle de deux ans d'emprisonnement et de 30.000 euros d'amende. Maintenant, il faut que les établissements retrouvent de la sérénité et que les élèves puissent aller étudier tranquillement", poursuit le préfet des Alpes-de-Haute-Provence.

Désormais, il ne suffit que de quelques dizaines de minutes pour les levées de doute, mais "ça reste très perturbant", ajoute-t-il. Quant à la procédure, elle reste la même.

"Dès qu'un mail est reçu, il y a un dépôt de plainte et une enquête judiciaire à chaque fois. Les forces de l'ordre sont appelées pour visiter l'ensemble de l'établissement, les démineurs de Marseille sont venus à quelques reprises, mais il y a eu d'autres alertes dans d'autres départements donc on ne peut pas systématiquement faire appel à eux", précise Marc Chappuis.

"Plus de  6.350 élèves impactés"

Dans les Alpes-de-Haute-Provence, les alertes à la bombe n'épargnent personne, les établissements privés et publics sont ciblés. "Depuis le début du mois, ce sont plus de  6.350 élèves qui ont été impactés par ces temps d'évacuations", explique le DASEN 04, Mickaël Cabbeke.

"Le protocole est ajusté en fonction de deux cas de figure: soit le message est reçu avant l'arrivée des élèves, il y a alors une procédure de levée de doute pour permettre l'accueil des élèves et du personnel, soit le message est reçu une fois que tout le monde est entré avec l'activation du PPMS de l'établissement impliquant une évacuation des élèves et du personnel dans un cadre précis", indique le DASEN 04.

L'enquête se poursuit. Les mails similaires avec quelques lignes à chaque fois ont tous été émis d'adresse émanant de l'étranger, des États-Unis ou du Royaume-Uni.

"Chaque fois, une enquête judiciaire est ouverte et est confiée soit à la police ou à la gendarmerie, des réquisitions sont faites en ce moment auprès des opérateurs téléphoniques afin d'identifier les auteurs des mails contenant les alertes à la bombe", détaille Remy Avon, le procureur de la République dans les Alpes-de-Haute-Provence.

Si les choses ne vont pas vite, c'est que le droit des pays concernés protège en quelque sorte les émetteurs de ces courriels, et les enquêteurs doivent attendre l'accord des prestataires pour avoir accès à des données personnelles. Enfin, le procureur laisse l'hypothèse ouverte sur plusieurs émetteurs du mail et n'écarte pas non plus la possibilité que certains mails puissent avoir été envoyés depuis le département. 

Laurie Charrié