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Voitures électriques et hybrides

Renault retravaille sur l’échange de batteries pour éviter à ses clients de recharger leur voiture

Echanger sa batterie de voiture plutôt que de la recharger. Ce sera peut-être possible d'ici quelques années chez Renault: Luca De Meo a demandé aux ingénieurs du constructeur de travailler là-dessus.

Retour vers le futur… de la recharge. Une dizaine d’années après avoir déjà envisagé d’échanger les batteries plutôt que laisser les automobilistes brancher leur voiture pour les recharger, Renault remet l’ouvrage sur le métier. Lors de la conférence ‘Future of car’ du Financial Times en début de semaine, Luca De Meo a expliqué avoir demandé à ses ingénieurs de travailler sur cette solution.

"Je leur ai demandé de trouver une solution pour revenir à l’idée originale qui avait été lancée par Renault en 2010/2011 et peut-être cela pourra arriver sur certaines voitures, a expliqué le directeur général de Renault. Ce n’est pas décidé, mais je vois cela comme une opportunité intéressante. Nous devons trouver une solution pragmatique".

De 30 minutes à 5 minutes pour avoir une batterie pleine

L'idée est plutôt simple. Au lieu de recharger sa voiture à une borne et d'attendre au minimum 30 minutes, il suffira de se rendre à une station d'échange de batteries. Une sorte de garage où vous placer la voiture. Une fois à l'intérieur, un robot s'occupe de remplacer la batterie déchargée par une autre entièrement rechargée. Bien sûr, la batterie déchargée est conservée et mise en charge pour les futurs utilisateurs.

Ce changement de batterie durera moins de 5 minutes. Ce sera donc un gain de temps pour les clients. Mais pas seulement puisqu'ils pourront aussi économiser à l'achat du véhicule. Au lieu de payer la voiture et sa batterie, les clients n'achèteront que le véhicule puis paieront tous les mois un forfait pour avoir accès aux stations d'échange de batteries.

Une technologie de la start-up chinoise Nio

Renault avait été le premier constructeur à proposer ce service en 2010 en partenariat avec l'entreprise Better Place. Mais le projet a vite été abandonné, car il reposait sur un seul modèle, la Renault Fluence.

La situation est aujourd’hui différente, tout d’abord avec la démocratisation de la voiture électrique qui élargit le potentiel du marché. Surtout, un constructeur le propose déjà: la start-up chinoise Nio.

Au total depuis sa création en 2014, la marque a déjà réalisé plus d'un million de changements de batteries. Un véritable succès notamment auprès des gros rouleurs comme les taxis, si bien qu'elle prévoit de doubler son réseau de stations d'échange en Chine pour atteindre plus de 500 sites et de se lancer sur le marché européen dès cette année en Norvège.

Luca De Meo souhaite donc prendre des parts de marché au Chinois avant qu'il ne s'impose en Europe. Encore faudra-t-il trouver des financements pour construire tout un réseau de stations d'échange et disposer d'assez de batteries pour les mettre à l'intérieur.

Julien Rizzo avec Pauline Ducamp