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Sony et Honda vont développer ensemble des voitures électriques

Le prototype Vision-S de Sony ce 04 mars à Tokyo au Japon.

Le prototype Vision-S de Sony ce 04 mars à Tokyo au Japon. - Behrouz MEHRI / AFP

Le géant de l’électronique et le constructeur automobile ont annoncé ce vendredi vouloir former une "alliance stratégique" pour développer des véhicules électriques. Ils souhaitent les commercialiser d’ici 2025.

Sony arrive cette fois pour de bon dans le secteur automobile. Après plusieurs concepts de véhicules, le géant de l’électronique s’associe ce vendredi à Honda pour développer et commercialiser des voitures électriques "à batterie à haute valeur ajoutée".

Honda et Sony comptent aussi fournir des services de mobilité. Dès cette année, les deux sociétés vont créer une coentreprise pour réaliser leur projet, chacun prenant une part bien précise du nouvel ensemble. Honda sera chargé de fabriquer le premier modèle dans ses propres usines, tandis que Sony va pour sa part développer une plateforme dédiée aux services de mobilité. Les premières voitures devraient arriver sur la route en 2025.

"La grande tendance qui a transformé la vie des gens au cours des dix dernières années est le smartphone. La prochaine décennie sera celle de la mobilité", a lancé le PDG de Sony Kenichiro Yoshida lors d'une conférence de presse.

Des innovations "pas forcément portées par les constructeurs"

Les innovations et changements à venir dans ce domaine "ne seront pas nécessairement portés par les constructeurs automobiles traditionnels, mais plutôt par de nouveaux acteurs issus de différentes industries et de nouveaux acteurs de l'automobile, a jugé pour sa part Toshihiro Mibe, directeur général de Honda. Bien que Sony et Honda aient de nombreux points communs historiques et culturels, nos domaines d'expertise technologique sont très différents. C'est pourquoi je crois que cette alliance, en combinant les forces de nos deux entreprises, offrira de grandes possibilités pour le futur de la mobilité".

Ce partenariat "ne sera pas exclusif", a précisé cependant précisé le directeur général de Honda qui dit vouloir "l'étendre pour mener et contribuer à l'évolution de la mobilité".

Comptant parmi les pionniers mondiaux des véhicules à pile à combustible, Honda s'est fixé l'an dernier un objectif ambitieux de 100% de ventes de véhicules électriques (fonctionnant avec des batteries électriques ou à l'hydrogène) dans le monde entier d'ici 2040. Il est par ailleurs déjà partenaire du géant américain General Motors dans les nouvelles technologies automobiles, dont les véhicules électriques et autonomes.

Le prototype de SUV dévoilé au CES 2022, deux ans après le premier sous forme de berline.
Le prototype de SUV dévoilé au CES 2022, deux ans après le premier sous forme de berline. © Sony

Sony, quant à lui, ne cachait pas depuis plusieurs années son envie grandissante de devenir un acteur à part entière du marché automobile, auquel il fournit déjà des capteurs d'images, des équipements audiovisuels et autres produits de haute technologie.

Ce partenariat avec Honda lui permettra de "disposer de sa propre plate-forme de démonstration de ses technologies et concepts, et contribuera probablement à en stimuler l'adoption", a commenté Mio Kato de LightStream Research, publiant sur la plate-forme Smartkarma. Faire irruption sur le segment de la voiture de luxe va créer "un nouveau moteur de croissance potentiellement important pour Sony", selon cet analyste.

Un prototype surprise en 2020

Sony s'était fait remarquer au salon CES de Las Vegas en janvier 2020 en dévoilant un concept de voiture électrique baptisé "Vision S", avec des équipements de conduite autonome. Toujours au CES de Las Vegas, il avait présenté en janvier de cette année un nouveau prototype de sa Vision S et annoncé la création pour le printemps 2022 d'une nouvelle filiale, "Sony Mobility", pour "explorer la possibilité d'investir le marché des véhicules électriques".

Des géants technologiques asiatiques se sont aussi déjà lancés dans la course aux véhicules électriques, comme le taïwanais Foxconn/Hon Hai ou le fabricant chinois de smartphones Xiaomi. Interrogé sur une potentielle concurrence avec Tesla, le patron de Honda a jugé vendredi qu'il ne s'agissait plus "d'une compétition au sens conventionnel de l'automobile" mais que Honda allait "créer de la valeur" grâce à sa coentreprise avec Sony. "En combinant différentes industries, nous voulons créer une réaction chimique qui dépasse de loin les attentes de nos clients et (de cette manière) rivaliser avec nos concurrents", a-t-il ajouté.

Pauline Ducamp
https://twitter.com/PaulineDucamp Pauline Ducamp avec AFP Rédactrice en chef adjointe web