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Semi-conducteurs, transport... Comment Hyundai a survolé la crise de l'industrie auto en Europe

Sur BFM Business, le président de Hyundai Motor France a expliqué la recette de son succès. Le groupe dispose d'un stock de semi-conducteurs et ses bateaux assurent les livraisons en Europe.

Carton plein pour Hyundai en Europe. Le constructeur sud-coréen est, avec Tesla, le seul groupe automobile à afficher des ventes en hausse en Europe. Mieux, il est devenu le troisième groupe automobile derrière Stellantis et Volkswagen. En France, sa croissance est de 30% quand la moyenne du secteur est entre 2 et 3%.

Le secret de cette réussite repose non seulement sur la force du constructeur asiatique, mais aussi sur les faiblesses des constructeurs européens, notamment en approvisionnement de semi-conducteurs.

"On est un peu moins touchés que nos concurrents par la crise des semi-conducteurs. C'est un avantage indéniable", admet sur BFM Business Lionel French Keogh, président de Hyundai Motor France.

Le groupe avait anticipé sa croissance en passant très tôt des commandes importantes dès que les usines ont redémarré leur activité à la sortie de la crise sanitaire. Mais pas seulement.

"Il y aussi la proximité géographique avec les fabricants de semi-conducteurs et notre groupe, ça aide", explique Lionel French Keogh.

"Nous avons des bateaux, pas nos concurrents"

La logistique est un autre point fort de Hyundai. Le groupe produit 70% de ses voitures en Corée, mais n'a pas subi la crise du transport qui a retardé les livraisons et fait grimper les prix du transport.

"On fabrique des voitures, mais aussi les bateaux qui transportent nos voitures. Ça permet de ne pas avoir de problème en termes de logistique. On a l'avantage d'avoir de l'approvisionnement, ce que nos concurrents n'ont pas", précise le patron de Hyundai Motor France.

Enfin, le dirigeant indique que son groupe a créé un catalogue de produits large par rapport à ses concurrents. Hyundai propose toute les technologies de véhicules électrifiés, électriques, hybrides et hybrides rechargeables.

"Nous n'avons pas fait de choix dogmatiques. Alors que certains ont misé sur le tout électrique. Nous voulons répondre à tous les usages. On s'adapte à la demande, pas l'inverse", déclare Lionel French Keogh.

Le groupe coréen va plus loin avec déjà des modèles à hydrogène. "L'électrique à batterie n'a pas de pérennité. Actuellement, l'hydrogène représente 5000 ventes de voitures. C'est tout petit, mais en 2030, on imagine vendre 500.000 véhicules par an", annonce le dirigeant en précisant que le groupe produit 8 millions de véhicules.

Pascal Samama
https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama Journaliste BFM Éco