Rolls-Royce, Ferrari, Porsche... les marques automobiles de luxe font carton plein

Les marques automobiles de luxe continuent de voir leurs ventes progresser au troisième trimestre, avec de nouveaux records en perspectives après des sommets déjà atteints en 2021. Seule Aston Martin, en plein redressement, affiche des pertes.

Mais où s'arrêteront les marques automobiles de luxe? Après des résultats déjà fastes en 2021 puis au 1er semestre, la tendance s'est clairement poursuivie au troisième trimestre.

Rolls-Royce vers un nouveau record de ventes

Rolls-Royce, symbole de luxe ultime avec un catalogue de modèles qui démarre au-dessus des 300.000 euros, vient par exemple de livrer 1510 véhicules entre juillet et septembre. C'est 181 de plus qu'au troisième trimestre 2021 et de quoi améliorer encore son bilan depuis le début de l'année. Avec 4701 livraisons, la marque de Goodwood est bien partie pour battre son record de 5586 voitures produites l'an dernier.

Une goutte d'eau dans les ventes de son propriétaire, le groupe BMW. Les ventes de Rolls-Royce représentent 0,26% de la production totale de 1,75 million d'unités depuis le début de l'année (1,53 million pour BMW, 209.000 pour Mini, son autre marque britannique). Mais une contribution non-négligeable aux résultats: même si BMW ne donne pas le détail des résultats financiers par marque, le groupe allemand a enregistré un chiffre d'affaires de 103 milliards d'euros sur les trois premiers trimestres, en hausse de 24,5%, et un bénéfice net de 16,4 milliards d'euros, qui bondit de 60%.

Chez Volkswagen, le luxe a le sourire

Le groupe Volkswagen vient aussi de publier ses résultats. Parmi ses marques les plus prestigieuses, on retrouve Porsche, qui a particulièrement réussi son introduction en Bourse et confirme sa bonne santé financière. Le volume de ventes progresse peu depuis le début de l'année, à 221.512 voitures soit un progression de 2%, mais la hausse des prix se retrouve dans le chiffre d'affaires: 26,74 milliards d'euros sur les neuf premiers mois, en hausse de 15,7%, et une marge brute opérationnelle de 5,05 milliards d'euros contre 3,59 milliards l'an dernier.

Même bonne santé chez Audi, avec un chiffre d'affaires de 44,6 milliards d'euros sur les trois premiers trimestres, pour un bénéfice à plus de 6 milliards, soit une marge d'exploitation de 14%.

Lamborghini et Bentley (qui sont intégrés aux résultats d'Audi avec la marque de motos Ducati) voient aussi leurs ventes augmenter, respectivement de 7,6% (7430 unités) et de 3,5% (11.316) avec des marges opérationnelles de 29,6% et de 23,1%.

"Lamborghini, Bentley et Ducati ont contribué de manière significative à notre solide performance financière. Cela montre une fois de plus que notre groupe de marques est bien plus que la somme de ses parties", a déclaré Jürgen Rittersberger, membre du conseil d’administration pour les finances et les affaires juridiques chez Audi AG, cité dans un communiqué.

Mercedes reste prudent

Malgré un bénéfice net doublé sur un an au troisième trimestre 2022, à 4 milliards d'euros, Mercedes-Benz reste de son côté plutôt prudent, évoquant le "degré exceptionnel d'incertitude" entourant les conditions macroéconomiques et géopolitiques.

"D'autres effets dus à l'évolution rapide de la situation en Russie et en Ukraine ne sont pas connus et n'ont pas encore été pris en compte dans nos chiffres clés, mais pourraient éventuellement avoir des conséquences négatives importantes sur nos activités commerciales", prévient le groupe dans son communiqué.

Les perspectives d'une reprise en Chine pourraient toutefois compenser les risques de récession en Europe dans un contexte de "persistance d'une pression inflationniste très élevée pour les consommateurs et les entreprises".

Un contexte difficile qui n'empêche pas le groupe allemand de se féliciter du bon niveau de ventes des modèles de luxe et le doublement des livraisons de ses modèles électriques.

Ferrari, en pleine forme avant son SUV

Autre grand symbole du luxe et du sport automobile, Ferrari affiche également une santé de fer. Sur les neuf premiers mois de l'année, le groupe de Maranello a engrangé un bénéfice net de 718 millions d'euros, en hausse de 16%, et des recettes de 3,72 milliards d'euros (+20%).

Le carnet de commandes bien rempli permet même à Ferrari de relever ses prévisions de chiffre d'affaires pour cette année et jusqu'à 6,7 milliards d'euros à l'horizon 2026.

La marque italienne mise notamment beaucoup sur son premier SUV récemment dévoilé, le Purosangue. De quoi reproduire le succès de l'Urus chez Lamborghini ou du Cullinan chez Rolls-Royce.

L'exception: Aston Martin encore en crise

Seule ombre au tableau dans ce panorama des marques de luxe: Aston Martin. Malgré une hausse de ses ventes, la marque britannique a vu ses pertes multipliées par plus de deux au troisième trimestre, à 228 millions de livres (260 millions d'euros).

"Aston Martin a accumulé les déconvenues depuis son entrée ratée en Bourse à Londres fin 2018. Sauvée de la faillite début 2020 par le milliardaire canadien Lawrence Stroll, l'entreprise cherche désormais à évoluer encore davantage vers le luxe et à amorcer le virage vers l'électrification", résume l'AFP.

"Aston Martin a des voitures fantastiques et une marque forte, mais sa situation financière présente un véritable défi", commente de son côté Orwa Mohamad, analyste chez Third Bridge, évoquant notamment une dette de plus de 800 millions de livres pour la marque britannique.

https://twitter.com/Ju_Bonnet Julien Bonnet Journaliste BFM Auto